Au Mouloudia d'Oran, les jours sans argent se suivent et se ressemblent. Enormément ! L'opération recrutement a officiellement touché à sa fin avec l'engagement de quatre joueurs : Tayeb Berramla, Toufik Bettoumi, Abdelhak Mohamed Rabah et Karim Meddahi ; il est désormais question de convaincre les cadres de l'équipe de rempiler pour une autre saison. Or, aucun de ceux qui faisaient partie de l'équipe-type qui a permis au MCO de retrouver l'élite n'a, jusqu'à présent, donné son accord de principe, encore moins apposé sa signature en bas d'un nouveau contrat. La raison de ce statu quo est toute simple : le nerf de la guerre manque. Eprouvant mille et une difficultés à réunir la somme d'argent nécessaire à même de satisfaire tous ses joueurs, le président des Rouge et Blanc d'El-Hamri se trouve devant un vrai dilemme : comment reconstituer un groupe homogène sans argent ? C'est que même sa “parole d'homme” ne semble pas convaincre ses propres joueurs qui, à l'instar du gardien de but Hichem Mezaïr, ont clamé haut et fort qu'“ils ne vivent pas de promesses ou d'attente”, exigeant du cash pour rester au Mouloudia. Ainsi, outre Hichem Mezaïr, qui a été le premier à dégainer, plusieurs autres cadres de l'équipe lui ont emboîté le pas, à l'instar du libéro Zoubir Ouasti, de l'arrière-gauche Sofiane Bengoreine, du polyvalent Sebbah Zine El-Abidine ou encore du milieu de terrain Majid Benatia, qui ont déjà indiqué qu'ils n'attendraient pas au-delà de ce début semaine. Ils sont, en effet, une bonne huitaine de joueurs à avoir clairement exprimé leur lassitude sur la manière d'agir de leur président qui leur a demandé de patienter jusqu'au 20 du mois en cours, autrement dit aujourd'hui, pour être régularisés et percevoir leurs arriérés. Mais ne voulant pas patienter encore davantage, surtout qu'ils seront appelés à reprendre le chemin des entraînements seulement cinq jours plus tard, alors qu'ils n'ont (presque) pas pris de vacances. En langage décodé et dénué de toute ambiguïté, il y a comme un bras de fer abstrait au sein de la bâtisse mouloudéenne avec le président Elimam et ses promesses encore non tenues d'un côté, et d'un autre, des joueurs qui en ont marre d'attendre et qui exigent d'être payés rubis sur l'ongle dans les plus brefs délais. La grande majorité d'entre eux laissent d'ailleurs croire que faute d'argent liquide représentant leurs arriérés ce dimanche, ils opteraient directement pour les clubs de leur choix. Sachant pertinemment qu'un départ massif des cadres de l'équipe, à commencer par le gardien de but titulaire qu'est Hichem Mezaïr, anéantirait tous les espoirs des supporters et le mettrait dans une position peu enviable vis-à-vis de la vox populi, le président Kacem Elimam tente par tous les moyens de “rassembler” l'argent nécessaire avant cette date butoir du 20 juin. Car passé ce délai, il sait bien qu'il lui sera très difficile de faire taire la protesta (urbaine) des Hamraoua.
