Le mouvement fait le bilan et envisage ses perspectives. C'est vers une tentative de règlement définitif des divergences autour de la perspective politique de la CADC, qui était à l'origine de graves tiraillements entre les délégués, lors de précédents conclaves, que les débats ont été orientés, hier, lors de la rencontre que la localité de Maâtkas a abritée. Contrairement aux réunions houleuses qui avaient traité du document de réflexion, celle d'hier a connu beaucoup moins de tension. Les esprits se sont, en effet, calmés et les partisans les plus fervents de ladite perspective politique semblent ne plus vouloir tenir à son adoption. Les délégués estiment que l'intérêt du mouvement citoyen doit être placé au-dessus de tout, qu'un consensus doit être trouvé en dépassant toutes les divergences et qu'il est temps de réfléchir sur une autre perspective qui réunirait les rangs. La coordination du arch d'Ath Jennad ayant offert son hospitalité pour une éventuelle nouvelle commission de réflexion, Belaïd Abrika, absent durant l'élaboration du document de réflexion et durant les déchirements, prendra longuement la parole au nom de la coordination communale de Tizi Ouzou pour étaler sa vision. Il dira tout le mal que les détenus avaient ressenti en sentant la léthargie du mouvement citoyen due à la polémique engendrée par la perspective politique, en ressuscitant les différentes étapes qui ont vu l'adoption d'abord de la plate-forme d'El-Kseur, les principes directeurs et le code d'honneur. La confrontation entre délégués et coordinations est grave, estime-t-il, et “un document qui enfonce le mouvement citoyen n'a pas lieu d'être. Il faut trouver une solution car il y va de sa cohésion, sa cohérence et sa solidarité (le mouvement, Ndlr)”. “Nous avons tous le devoir de veiller sur le mouvement, de ne pas accepter l'exclusion car cette structure est née pour bannir l'exclusion. Le mouvement n'est pas uniciste comme le pouvoir, nous avons vécu l'unicité pendant 40 ans et ça suffit”, a déclaré Belaïd Abrika à la plénière avant d'affirmer que si le mouvement a vécu pendant 27 mois, c'est bien parce que l'on a veillé sur lui, contre vents et marrées et ce, malgré les nombreux adversaires et les multiples problèmes affrontés. L'orateur estime qu'une solution à tous les points de divergence doit être trouvée car le seul gagnant serait le mouvement. Soit il gagne, soit il perd. S'il gagne, c'est tout son environnement qui gagne, s'il perd c'est la faillite pour tout le pays. L'intervenant est convaincu que le seul moyen pour s'en sortir est bien de poursuivre la réflexion et ce, pour se débarrasser de ce qui divise. “Le mouvement citoyen doit être mis au-dessus de toute considération. Il faut réfléchir sur les moyens de perfectionner notre combat car cette dynamique est la seule alternative pour ce pays !”, indiquera l'orateur avant de rappeler que tout a été dit dans les principes directeurs. Et d'insister : “Nous avons failli aller à la scission. Il faut aujourd'hui réfléchir davantage et nous avons tout le temps qu'il faut pour cela, mais nous n'avons pas le droit de faire un faux pas. Chacun doit faire des concessions, il faut que les malentendus et les tirs cessent sur les partis politiques ou les délégués”. D'autres délégués exposeront la position de leurs coordinations, avec beaucoup moins de tension que lors des dernières rencontres et plus d'écoute à l'égard de leurs camarades. Deux coordinations, celles d'Ath Ouacifs et d'Agouni Gueghrane maintiendront tout de même le document de réflexion alors que les autres, sur les 32 présents, ont préconisé d'approfondir la réflexion allant jusqu'à se débarrasser des points de divergences et actualiser le travail avec de nouvelles données qui se sont ajoutées depuis le mois de janvier (date de son élaboration). Les travaux du conclave se sont poursuivis jusque tard dans la soirée d'hier et à l'heure où nous mettons sous presse, une synthèse n'a pas encore pu être établie. Par ailleurs, les délégués ont relancé, lors du conclave extraordinaire d'hier, les actions contre les “indus élus” et la Sonelgaz à laquelle la CADC avait donné un sursis pour compatir à la douleur des sinistrés et prendre le temps de se solidariser avec les régions touchées par le séisme du 21 mai. Une date devrait être fixée, à l'issue de la rencontre d'hier à Maâtkas, pour la tenue des rassemblements devant les sièges des APC et de la Sonelgaz qui harcèle les abonnés qui ne payent pas leurs factures. Notons enfin qu'une action de solidarité a été décidée pour la famille du délégué défunt d'Illilten, Amar Mahrez, dont le 40e jour est fixé pour le jeudi 17 juillet. K. S.