Le procès des 31 individus interpellés par les forces de sécurité s'est ouvert avant-hier au tribunal de Berriane. 17 d'entre eux, convoqués dans le cadre de la citation directe, ont comparu libres, alors que les 14 autres, incarcérés à la prison de Châabet Ennichène de Ghardaïa, ont pris place dans le box des accusés. Un impressionnant dispositif de sécurité était déployé tout autour de l'enceinte du tribunal, qui a pris depuis une semaine une autre configuration avec ce nouveau barrage installé tout autour de l'immense perron de son entrée. Présidé par Salaheddine Saâdane, alors que le ministère public était représenté par Saddek Merzoug, le procès des 31 émeutiers, défendus par huit d'avocats locaux, a duré plus de huit heures. Et comme il fallait s'y attendre, la plupart des prévenus ont clamé leur innocence affirmant avoir été arrêtés par erreur ou se trouvant lors de leur arrestation au mauvais moment et au mauvais endroit. À l'instar des procès précédents, le procureur de la République s'attellera à rappeler à chacun d'entre eux les circonstances de leur arrestation et les preuves accablantes qui pèsent sur eux. Le président, de son côté, par des démonstrations et des interrogatoires subtils fera reconnaître à la majorité d'entre eux leur rôle dans les émeutes. Les avocats, dans leurs plaidoiries, essayeront de minimiser le rôle et l'ampleur de la participation de leurs mandants respectifs dans les évènements auxquels ils ont pris part activement. Après plus de deux heures de délibérations, les membres de la cour reprennent place en même temps que les prévenus pour s'entendre prononcer, par le président, les sentences retenues. 6 d'entre eux ont été condamnés à 3 ans de prison ferme pour attroupement armé, outrage et violence contre la force publique. 1 condamné à 2 années de prison ferme pour attroupement armé, alors que 5 autres ont écopé d'une année de prison ferme. L'un d'entre eux a été condamné pour deux délits, à savoir attroupement armé, outrage et violence envers les forces de l'ordre, alors que les quatre autres ne l'ont été que pour le premier délit cité. Pour les 19 restants, 3 ont été relaxés, 1 mineur emprisonné n'a été entendu qu'en tant que témoin, 14 ont vu leur procès reporté pour complément d'informations sur la demande de la défense et pour 5 d'entre eux sur celle du parquet et de la défense. Le 19e a été jugé pour une autre affaire n'ayant rien à voir avec les évènements de Berriane et pour laquelle nous consacrons un autre papier.