Les Journées théâtrales maghrébines ont pris fin avant-hier. Durant toute une semaine, la ville de Batna a renoué avec le théâtre et un grand nombre de personnes ont répondu présent à cet événement, qui a également comporté des rencontres et des conférences autour du théâtre maghrébin, développant ainsi plusieurs problématiques. Pour la clôture, les spectateurs du Théâtre régional de Batna (TRB) ont eu droit à la représentation de la pièce Mezghena 95 du Théâtre régional d'Annaba (TRA) : une adaptation du roman La gardienne des ombres de Waciny Laredj, mise en scène par le scénographe Yahia Ben Ammar. La veille du spectacle de clôture, le public du TRB a assisté à la représentation d'El Ham'l oua bordj Ethour de la troupe théâtrale du Centre national des arts dramatiques et scéniques du Kef (Tunisie) : une adaptation libre de l'œuvre Zoo Story de l'écrivain Edward Albe, et qui continue à entretenir les conversations. La scène s'ouvre sur un homme policé, bien élevé, cultivé, propre sur lui, vêtu d'un costume élégant, assis au même endroit, sur le banc, dans le jardin, le lieu où il avait commis, il y a 20 ans, un meurtre. Dans son discours, l'homme explique comment il avait été dérangé par un chiffonnier, entré par effraction dans son monde quiet, et comment le coup de couteau était parti tout seul pour le tuer. L'homme explique sa fuite et son retour sur les lieux du crime sur conseils de son psychologue pour alléger la conscience. En ce moment, des pas se font entendre, le personnage se dissimule derrière un poteau tout en continuant à épier les lieux. L'homme fuyard voit sa propre fille venir sur les lieux où son père avait commis le crime et avait disparu. Quelques minutes après, elle est rejointe par une pommée. Une discussion s'engage entre les deux femmes et, trop tard, une deuxième tragédie se produit sur les mêmes lieux et par le même couteau laissé par son père. Etrange destin ! L'absurde et l'expressionnisme se côtoient. Le père, pour sauver sa fille, prend sa place et Sherlock Holmes surgit et lui passe les menottes. L'histoire du zoo qui nous est contée, c'est celle d'un zoo humain et de sa loi de la jungle, qui n'a rien à envier aux animaux. La mise en scène et la scénographie distribuées d'une manière intelligente ont plongé le public dans une réflexion sur le destin de l'homme et son “mektoub”