Il faut passer de l'ère des programmes nationaux vers celle d'une structure commune qui sera en mesure de défendre les intérêts arabes. Les travaux de la 1re session du Conseil des ministres arabes de l'Eau ont été ouverts en présence du secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. La cérémonie d'ouverture a été présidée par le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, en présence du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, ainsi que du président du Conseil mondial de l'eau Loïc Fouchon et du secrétaire général du Conseil des ministres africains de l'Eau. L'ordre du jour de cette session du nouveau conseil s'est penché sur la problématique de l'eau dans le monde arabe, des enjeux et défis à relever ainsi que la coopération et la stratégie des pays arabes dans ce domaine. Dans son allocution, le ministre Abdelmalek Sellal dira qu'il s'agit de prendre en charge le problème de l'eau, mais cette fois de manière collective et non individuelle comme cela se faisait avant ce conseil. “Il est temps de passer de l'individualisme vers une lutte commune des pays arabes. Aujourd'hui, il y a une conscience collective vis-à-vis du problème de l'eau. Il faut passer de l'ère des programmes nationaux vers une ère de structure commune qui sera en mesure de défendre les intérêts arabes. Pour cela, il faut adopter une stratégie commune basée sur un plan réfléchi”, dira-t-il. Par ces mesures, Abdelmalek Sellal souhaite que les pays arabes arrivent à une autosuffisance en ressources hydriques, de satisfaire le citoyen arabe. “Avec ce conseil, il s'agit de redoubler d'efforts, et ce cadre nous permettra d'unir nos politiques de travail et nos stratégies en matière de l'eau. Dans ce sens, l'Algérie est prête à mettre tous les moyens pour permettre à ce conseil de jouer un rôle important dans le traitement de la question de l'eau qui est tout aussi importante”, ajoutera-t-il. Pour Sellal, s'organiser autour d'un même conseil constituera une force pour tous les pays arabes qui feront de cette question de l'eau un moyen de pression pour parvenir à régler d'autres conflits. “Se rassembler tous autour de la question au niveau international fera de l'eau un moyen d'affirmation et propositions.” Le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa s'est d'emblée penché sur la problématique des ressources en eau qui “sera traitée dans un cadre arabe, régional et international d'autant plus que cette question revêtira dans les années à venir un caractère mondial”, dira-t-il. De son côté, l'invité de ce conseil et président du Conseil mondial de l'eau Loïc Fouchon a appelé à la valorisation de “l'hydrodiplomatie” en vue de résoudre pacifiquement les conflits transfrontaliers de l'eau, notamment dans la région du Moyen-Orient. S'exprimant à l'ouverture de la première session du Conseil ministériel arabe de l'Eau, M. Fauchon a souligné que les pays arabes “savent mieux que quiconque l'importance de l'eau dans les civilisations, ce qui nécessite des efforts importants pour une distribution organisée et équitable de l'eau et une préservation de cette richesse. Il y a nécessité d'une politique de partage, il ne s'agit pas du partage de l'eau entre les hommes, mais de partager avec la nature en veillant à son respect. Car la protection de la planète et le développement doivent être basés sur le respect de la nature. Je salue au passage la prise de conscience dont font preuve les pays arabes face à ce défi”. Ce dernier a évoqué le problème d'Israël accusé par les pays arabes de pillage ; sur ce sujet, il nous dira que “ce n'est pas là le seul problème, je dirai que c'est une question parmi d'autres”, s'est-il contenté de dire. Enfin, cette session a été couronnée par des résolutions adoptées à l'issue des travaux de la réunion d'Alger. En dehors des résolutions politiques à l'encontre d'Israël, l'Algérie a été élue présidente du conseil exécutif du Conseil arabe, en plus de M. Sellal qui plaide pour un travail basé sur la recherche scientifique dans le domaine de l'eau.