Président en exercice du Comité international des jeux Méditerranéens (CIJM) depuis 2003, Addadi a déjà assuré deux mandats à la tête des JM et voilà qu'il vient d'être réélu à l'unanimité à la présidence du CIJM dans lequel s'investit corps et âme l'ancien secrétaire général du Comité olympique algérien. Dans un palace de Pescara où il veille au bon déroulement des JM 2009, nous avons été à la rencontre de cet Algérien qui s'est fait un nom en Italie et dans tout le bassin méditerranéen. Liberté : Vous venez d'être réélu à la présidence du CIJM. Quel est votre sentiment ? Amar Addadi : C'est d'abord un sentiment de fierté. Je pense que tout ce que j'ai apporté à cette institution a été vivement apprécié et la confiance des membres du CJM m'a été renouvelée. Ceci dit, ce n'est pas uniquement une satisfaction personnelle, mais je considère aussi qu'il s'agit là d'une distinction qui fait honneur à mon pays et par la même occasion à tous mes compatriotes. De nombreux Algériens ne vous connaissent pas. Présentez-vous ? Disons qu'Amar Addadi a été un bon sportif durant les années 1960/70 qui a eu ensuite un long parcours sportif d'entraîneur d'athlétisme puis de directeur technique national et de formateur. J'ai assumé ensuite des charges de directeur des études au niveau de plusieurs centres de formation, ensuite je fus amené à assurer les charges de directeur national du sport de performance puis d'inspecteur d'administration centrale. Au niveau des institutions sportives, j'étais aussi membre de la Fédération algérienne d'athlétisme puis secrétaire général du Comité olympique algérien durant de longues années, où il fallait reconstruire tout le COA et lui redonner des bases solides et surtout beaucoup de crédibilité sur le plan international. Pour finir, je suis donc président du Comité international des jeux Méditerranéens, une institution où j'ai beaucoup activé depuis pratiquement 1987 en tant que membre de la Commission technique puis président de la même commission, pour être ensuite membre du bureau exécutif du CIJM, et ce avant d'être investi des plus hautes charges de cette honorable institution depuis près de six ans. Après quelques jours de compétition des JM de Pescara, quelle est votre appréciation d'ensemble sur le déroulement de ces jeux ? Pour moi, il s'agit là d'un grand sentiment de satisfaction parce que le processus de préparation a été laborieux et souvent perturbé par des turbulences essentiellement liées à des querelles politiques et politiciennes. Et la préparation proprement dite de ces jeux n'a débuté en fait qu'en 2008, avec l'arrivée d'une nouvelle équipe au niveau de la structure opérationnelle et le processus a été encore accéléré avec l'arrivée d'un haut commissaire délégué du gouvernement italien qui a été salutaire en la personne de M. Mario Pesconti qui est une grande personnalité sportive de dimension internationale puisqu'il est membre du Comité international olympique (CIO) et président du Comité olympique italien durant de longues années. Donc, ces jeux ont bien débuté avec une magnifique cérémonie d'ouverture et une bonne organisation dans tous les domaines . Après le tremblement de terre d'avril dernier, vous n'aviez pas craint pour le déroulement de ces jeux ? Effectivement, j'étais très inquiet, mais surtout très ému par l'ampleur de la tragédie, surtout en tant qu'Algérien ayant connu les affres d'une telle catastrophe naturelle. Personnellement, j'ai encore en mémoire le séisme de Boumerdès et je n'oublierai jamais cette solidarité agissante de nos frères italiens qui avaient été les premiers à dépêcher des agents de la Protection civile italienne spécialisés dans ce genre de sauvetage. Mais ce qui m'a énormément touché, c'est que les citoyens et les autorités locales de la région des Abruzzes ont réagi héroïquement en exigeant fièrement que ces jeux se déroulent normalement, comme pour signifier la renaissance de toute une région. Et cela est tout simplement formidable après une aussi dure épreuve. À Pescara, tout se passe bien pour le moment et je vous informe que les prochains jeux de 2013 auront lieu à Vallos en Grèce, alors que nous préparons aussi les candidatures de 2017 où nous espérons recevoir des candidatures des pays du Sud de la Méditerranée pour équilibrer un peu la tendance. Dernière question, à laquelle vous vous attendiez certainement, relative au fait que l'Algérie n'a pas pris part aux derniers travaux du congrès du CIJM ? Excellente question et je m'y attendais quelque peu. Je pense qu'il y a eu tout simplement un malentendu. On a prétendu que la place de l'Algérie avait été occultée dans ces travaux. Or, c'est faux, car un siège où trônait le drapeau algérien est resté vide. Nous avons envoyé plusieurs courriers au Comité olympique pour nous transmettre les noms de ses représentants au congrès du CIJM, mais nous n'avons reçu aucune réponse. Pourtant, le secrétaire général du COA persiste et signe en disant que les noms des représentants du CIO avaient été transmis à temps ? Jamais, au grand jamais ! Nous avons des preuves palpables. Mais, quand bien même il y avait une carence quelque part, moi, je vous présente là un document écrit où deux autres pays, le Liban et l'Albanie, n'avaient pas envoyé à temps les noms de leurs délégués, mais ils l'ont fait le jour d'ouverture des travaux en ajoutant tout simplement leurs noms respectifs. C'est quand même regrettable qu'on arrive à des situations regrettables de ce genre. D'ailleurs, je peux vous dire que j'ai beaucoup souffert de cette affaire malheureuse, car j'aime profondément mon pays l'Algérie et je pense qu'avec un peu plus de sagesse et de concertation, nous aurions pu éviter ce malentendu.