Le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a minimisé, hier, la portée de la déclaration du G8 sur son programme nucléaire et sur la répression des manifestations contre la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad. “Il n'y a aucun message nouveau de la part du G8 qui a fini ses travaux la nuit dernière”, a déclaré M. Mottaki, commentant la réunion des pays les plus industrialisés en Italie. “Des points de vue différents sur certains sujets ont été exprimés mais ils ne sont pas arrivés à un accord global. (...) Nous allons présenter notre train (de propositions) qui sera une base pour des négociations sur toutes les questions régionales et internationales”, a-t-il ajouté sans préciser de date pour la présentation de ces propositions. “S'il y a un nouveau message, nous agirons en conséquence”, a conclu M. Mottaki. Le G8 de L'Aquila s'est déclaré déterminé à trouver une “solution diplomatique” sur le nucléaire, donnant à Téhéran jusqu'à fin septembre pour répondre à une offre de dialogue. Il s'est par ailleurs déclaré “profondément préoccupé” par les violences survenues après la réélection contestée de M. Ahmadinejad le mois dernier. L'Iran avait annoncé, le 15 avril, qu'il préparait un ensemble de propositions pour des négociations globales avec les grandes puissances, mais ses responsables ont déclaré à plusieurs reprises qu'ils refusaient désormais de parler de son programme nucléaire. “Nous sommes en train de préparer un nouveau paquet qui sera présenté au groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine, Allemagne)”, avait déclaré le président Ahmadinejad. La République islamique avait fait une proposition similaire en mai 2008, avec un ensemble de propositions visant, selon M. Ahmadinejad, à “régler les problèmes du monde”. Ces initiatives se posent en alternative à celles des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et de l'Allemagne pour obtenir de l'Iran qu'il suspende son programme d'enrichissement de l'uranium. Téhéran affirme qu'il n'a qu'un but civil, alors que les Occidentaux sont convaincus de ses fins militaires. “Nous n'allons pas attendre indéfiniment et permettre le développement d'armes nucléaires, la violation de traités internationaux, et nous réveiller un jour pour nous retrouver dans une situation pire sans être capables d'agir”, a averti, vendredi, le président américain Barack Obama à Aquila. “Cela fait six ans que nous leur tendons la main en leur disant : "arrêtez votre programme d'armement nucléaire"”, a ajouté le président français Nicolas Sarkozy. “Ce n'est pas nous qui allons changer d'ici le 25 septembre. C'est aux Iraniens de réfléchir”, a-t-il ajouté. R. I./Agences