L'Algérie enregistre 5 nouveaux cas de grippe porcine, confirmés positifs mercredi dernier par le laboratoire de référence OMS de l'Institut Pasteur d'Algérie. Les personnes concernées, provenant toutes de l'étranger, ont été admises dans les hôpitaux à travers le pays : Oran, Constantine, Tiaret, Tissemsilt et Laghouat. Selon un communiqué du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, daté du 22 juillet, il s'agit d'un homme âgé de 27 ans arrivé d'Espagne, d'un bébé de 17 mois de sexe féminin, débarquée de Mulhouse, d'un homme de 28 ans rentré d'Arabie Saoudite, d'une fille de 12 ans, venue de Londres et d'un ressortissant italien arrivé de Paris et travaillant à Hassi-R'mel. Ainsi, ces nouveaux cas portent à 14 le nombre de personnes infectées en Algérie, depuis la confirmation des premiers cas, le 20 juin, recensés parmi les membres d'une famille qui rentrait des USA. D'après le ministère de la Santé, tous les cas affectés ont bénéficié de l'ensemble des mesures médico-sanitaires, prévues dans le plan national de lutte contre la pandémie de grippe A/H1N1. Le département de Saïd Barkat, qui a commandé quelque 65 millions de doses de vaccin pour pouvoir couvrir tous les besoins, a saisi cette occasion pour rappeler qu'un numéro vert, le 30 30, est mis à la disposition du public et que des informations supplémentaires sur cette maladie peuvent être consultées sur le site Web : www.sante.dz. Il a également réitéré les recommandations sanitaires et les règles d'hygiène quant au “lavage des mains (au savon liquide de préférence) notamment, en rentrant chez soi et avant chaque repas, et l'utilisation des mouchoirs jetables pour se moucher, éternuer ou tousser”. Le communiqué du ministère de la Santé a, enfin, signalé la nécessité d'éviter les visites à des malades présentant des symptômes de grippe, en promettant dans le même temps de porter à la connaissance du public toute évolution de la situation épidémiologique.Si l'on en croit l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la situation est des plus inquiétantes, car à l'inverse des autres virus grippaux qui se propageaient aussi largement que plus de 6 mois après, “le nouveau virus A/H1N1 s'est diffusé en moins de 6 semaines”. Vendredi dernier, la porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé, Aphaluck Bhatiaseve, a averti que le virus se propage à une vitesse “sans précédent”, rappelant qu'il a déjà causé le décès de plus de 700 personnes dans le monde. Selon Mme Bhatiaseve, l'OMS a décidé de ne plus fournir de statistiques globales sur le nombre de personnes atteintes par la pandémie. Elle a, cependant, tenté de rassurer, en notant “le caractère bénin jusqu'à ce jour” des symptômes pour l'écrasante majorité des patients qui, même sans traitement médical, se rétablissent en général une semaine après l'apparition des premiers symptômes. Par ailleurs, la représentante de l'OMS a annoncé que “les fermetures d'école sont l'une des mesures qui peuvent être considérées”. Non sans préciser que ce sont “réellement les pays eux-mêmes qui doivent envisager les mesures qu'ils estiment les plus adaptées à leur situation”. Le virus de la grippe porcine, pour rappel, est apparu fin mars 2009. Les Etats-Unis et le Mexique, où s'est déclenchée la maladie, sont les pays les plus touchés par cette épidémie. Les informations les plus récentes font état d'un bilan de 211 morts aux USA et de 128 morts au Mexique. Mais la grippe porcine a pris fermement pied dans toute l'Amérique latine, et l'Argentine compte désormais 165 patients décédés. L'Amérique centrale n'est pas épargnée du reste, puisque le nombre de décès continue de croître dans cette région. Aujourd'hui, les craintes de l'OMS, partagées par les Nations unies, vont vers les pays pauvres, en particulier de l'hémisphère sud. Pour l'ONU, une extension de la pandémie de grippe porcine aux pays ravagés par la pauvreté, les conflits et la famine, pourrait provoquer une “nouvelle crise humanitaire majeure” dans ces Etats. Hafida Ameyar/Agences