Afin de se refinancer et de permettre à la banque de développement locale (BDL) de poursuivre ses efforts de financement de l'immobilier en faveur des particuliers, la Société de refinancement hypothécaire (SRH) vient de collecter pas moins de 2,48 milliards de dinars à l'issu d'un emprunt obligataire qu'elle a émis et auquel ont répondu des institutions financières de la place, telles des compagnies d'assurances et des banques. L'opération, une première du genre, qui s'est déroulée, hier, à l'hôtel El-Aurassi, portait, en fait, sur des besoins de l'ordre de 3 milliards de dinars repartis en 300 000 obligations d'une valeur nominale de 10 000 DA. D'une durée de 3 ans, 100 000 obligations sont rémunérées à 4% l'an à échéance du 15 juillet 2006, alors que les 200 000 autres portent sur une durée de 5 ans et sont rémunérées à 5% l'an avec échéance du 15 juillet 2008. Pour cet appel public à l'épargne qui ne concerne pas les particuliers, l'émetteur, en l'occurrence la SRH, a opté pour le CPA en qualité de courtier accrédité, opérateur vraisemblablement choisi pour son expérience dans le secteur de l'immobilier. Les soumissions se sont faites de manière anonyme, par adjudication sous la surveillance de la Commission de surveillance des opérations boursières (Cosob), même si ce mode d'action est loin de ressembler aux techniques d'appel à l'épargne qui ont directement une incidence réelle sur le marché secondaire. D'ailleurs, M. Sadmi, président de l'autorité de marché, n'a pas manqué de le regretter indirectement en annonçant que “la Bourse d'Alger est dans une situation grave”. Autrement dit, l'appel est lancé pour dynamiser ce marché par des emprunts obligataires qui associeraient la Bourse des valeurs à l'instar de ce qui a été entrepris par la Sonatrach. Quant à l'opération en elle-même, elle met en valeur le rôle de la Banque de développement local dans le financement du logement “après avoir intégré ce produit dans notre politique commerciale”, souligne le PDG de cet établissement, M. Daoudi. Car c'est elle le bénéficiaire de cette ressource collectée et appelée à être transformée dans son réseau par des crédits directs aux particuliers en quête de logements. En moins de trois ans, cette banque a financé pour plus de 5 milliards de dinars sur ce secteur et aspire, selon son PDG, à atteindre d'ici à la fin de l'année un total de 7 milliards de dinars et à “augmenter le nombre de bénéficiaires”. Concurrence oblige, notre interlocuteur refusera de dévoiler certains secrets quant à la réussite de ce produit sur les guichets de cette banque, mais prévoit des délais de réponse records, “puisqu'en une semaine, le dossier est traité”. Enfin, il est utile de signaler qu'avec l'entrée en service de la SRH, les banques investies dans le crédit immobilier vont pouvoir souffler et disposer des moyens de leur politique en restant, grâce à ce mécanisme, dans les limites des ratios prudentiels, d'autant que l'immobilier se finance à long terme et que les ressources disponibles dans les structures bancaires sont exigibles à court terme. C'est à ce niveau que la soudure par la SRH est intervenue pour bétonner la participation bancaire dans le financement de l'habitat. A. W.