Pour la première fois depuis le début de l'épidémie, le ministère de la Santé demande aux Algériens de reporter leurs voyages, sauf cas de force majeure. Dans un communiqué spécial numéro 18, rendu public hier, le ministère de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière recommande aux citoyens algériens d'éviter de voyager dans les régions du monde où la situation épidémiologique montre l'extension de la pandémie de grippe A(H1N1). “En Europe, la circulation virale s'est intensifiée en Espagne et en Allemagne. Au Proche-Orient, l'épidémie est limitée dans la plupart des pays, mais une circulation virale étendue est notée en Palestine occupée et en Arabie Saoudite. En Amérique du Nord, la circulation étendue du virus se poursuit au même titre qu'en Amérique du Centre et du Sud. En Asie, la circulation virale poursuit sa progression alors qu'en Afrique subsaharienne, le nombre de cas rapportés reste limité. En Océanie, l'épidémie se poursuit avec une circulation de plus en plus intense et étendue dans les différents Etats du Pacifique”, expliquent les rédacteurs du communiqué. En plus des recommandations d'hygiène (lavage régulier et fréquent des mains au savon liquide de préférence, notamment en rentrant à la maison et avant chaque repas. L'utilisation des mouchoirs jetables pour se moucher, tousser ou éternuer), le ministère de la Santé rappelle que “sauf cas de force majeure, il est recommandé d'éviter de voyager dans les pays à forte endémie de grippe A(H1NI). Dans tous les cas, les voyageurs sont tenus de se conformer aux consignes données par l'autorité sanitaire du pays d'accueil”, ajoute le communiqué. C'est la première fois que le département de la santé algérien attire l'attention des citoyens sur la nécessité de reporter leurs voyages dans les régions du monde où l'épidémie de grippe A(H1N1) est répandue. Cette mise en garde n'est pas à prendre à la légère, d'autant que le nombre de cas recensés ne cesse d'augmenter. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a déjà élevé le niveau d'alerte au stade 6, à savoir le plus haut degré, a cessé de comptabiliser les nouveaux cas recensés dans le monde. Les épidémiologistes préfèrent à présent axer leurs efforts sur l'information en direction de la population mondiale, pour éviter la propagation du virus. En Algérie, où le nombre de malades est relativement faible, trois nouveaux cas ont été confirmés samedi dernier. Il s'agit de trois jeunes âgés de 23, 27 et 31 ans arrivés respectivement des USA, de France et d'Espagne. Ces malades sont toujours hospitalisés dans les centres de référence proches de leurs lieux de résidence. Le ministère de la Santé annonce que le nombre cumulé de cas enregistrés à ce jour en Algérie s'élève à 27 cas confirmés. En Algérie, comme dans tous les pays du monde, c'est la course contre la montre pour lutter contre cette épidémie et chaque Etat met de gros moyens pour stopper la propagation du virus. Les virologues craignent surtout une probable mutation du virus de la grippe A(H1N1) qui annihilerait tous les efforts des scientifiques qui sont en train d'élaborer le vaccin contre la souche du virus qui sévit actuellement. Pour le moment, dans tous les pays du monde, les virologues continuent à faire des analyses sur tous les cas recensés, pour s'assurer que le virus n'a pas muté. L'Organisation mondiale de la santé ne cesse de tirer la sonnette d'alarme concernant le danger que représente la grippe A(H1NI). Quant aux virologues qui recommandent des mesures d'hygiène, ils affirment que la médecine du 21e siècle dispose de moyens capables pour venir à bout d'une telle épidémie. Ils rappellent que la grippe espagnole de 1918 à laquelle se réfèrent de nombreux médecins, avait touché une population mondiale vulnérable car c'était la fin de la Première Guerre mondiale. Par ailleurs, rappellent les mêmes spécialistes, en 1918, il n'y avait pas encore d'antibiotiques découverts par le docteur anglais, Fleming en 1928. Les virologues recommandent la vigilance mais tiennent à rappeler qu'en plus des vaccins qui sont en phase d'élaboration, il existe aujourd'hui de nombreux médicaments capables d'aider à contenir une probable épidémie. D. A.