Résumé : Kamel revit les souvenirs du passé. Il avait souffert le martyre des amoureux transis. Rejeté et humilié, il pensait avoir oublié toute cette histoire. Mais la vue de Zahira avait ravivé ses blessures… 14eme partie Kamel baisse les yeux un moment, puis les relève pour fixer la route devant lui. Son air abattu faisait pitié à voir. - Alors, mon gars, qu'est-ce qui ne va pas, lui demande Aïssa, en lui donnant un coup de coude dans les côtes… Tu es amoureux ou quoi ? Kamel ébauche un sourire : - J'ai été amoureux un jour. - Ah oui ! Je ne le savais pas, répondit Aïssa d'un air taquin. Kamel amoureux… on aura tout vu. - Cela remonte à très loin. J'étais encore sur les bancs de l'université. - Hum, je vois… Mais tu as perdu la partie à ce que j'ai compris. Le jeune homme pousse un soupir : - Je ne veux pas parler d'échec dans ces cas-là. En amour, il y a toujours un perdant, c'est vrai, mais dans mon cas, j'ai plutôt été trahi. Aïssa dépasse un camion, puis se retourne vers lui : - Je te comprends mon ami. La trahison a toujours été une vile affaire. Mais depuis, pourquoi n'as-tu pas cherché à connaître une autre femme. Aussi bien fait que tu es, je suis certain, qu'il y a des dizaines de filles qui n'attendent qu'un regard de toi. Kamel sourit. - Arrête de te moquer de moi Aïssa. J'aurais bientôt la quarantaine et tu crois que les filles sont aveugles au point de ne pas remarquer mes cheveux blancs. - Tes cheveux blancs ! Mais, mon ami, cela te va fort bien. Et puis, dis-toi que les femmes mûres et cultivées préfèrent plutôt un homme de ton style. - Hum… Tu dis cela pour me remonter le moral Aïssa. - Mais qu'est-ce qu'il a donc ton moral ? Tu t'es levé du pied gauche, ça je le comprends, mais ce qui m'intrigue le plus, c'est que, depuis hier après-midi, on dirait que le monde s'est effondré. Tu as déjà rencontré cette Zahira Kamel ? - Non, jamais. - Alors, pourquoi étais-tu si désagréable avec elle ? - Oh, je n'ai pas été désagréable, mais je t'assure qu'elle m'a mis les nerfs en boule cette madame tout le monde… Elle se prend donc pour qui pour se mêler à notre conversation alors qu'on venait à peine de la connaître. - Eh bien, elle se prend pour une collègue, et une collègue ne doit pas trop faire la fière, tu vois. Déjà qu'elle était si contente de pouvoir rentrer chez elle avec nous… - Mais elle nous connaissait à peine ! - Et alors, nous allons la voir plus souvent au boulot, et nous la découvrirons mieux. Et puis, tu veux que je te dise, elle a l'air plutôt d'être une fille de bonne famille. - C'est toi qui le dis. - Oui, je le dis parce que cette fille paraît très réservée et sympa. Je ne comprends vraiment pas ta réaction envers elle. - Un jour tu comprendras. - Je comprendrai quoi ? - Tu comprendras mieux les femmes. Y. H. (À suivre)