Résumé : Zahira demande à Aïssa de la déposer chez elle à la sortie du travail. Ce dernier accepte avec plaisir, mais cette dernière appréhende la réaction de Kamel. Aïssa la rassure en lui disant qu'en vérité, Kamel n'est pas un mauvais gars… 20eme partie Aïssa relève la tête et s'essuie les mains avec un chiffon. - Elle veut que je la dépose chez elle. - Et bien sûr tu as accepté. - Bien sûr. N'est-elle pas notre collègue ? - Je m'en fiche de ce qu'elle est, ce que je veux, c'est qu'elle descende et tout de suite de ce véhicule. Aïssa regarde un moment son ami : - Je ne te reconnais plus Kamel. Avant tout ce véhicule est le mien. - J'ai compris, Aïssa. Alors à partir d'aujourd'hui, je prendrais le bus. - Mais c'est ridicule. - Non, ce n'est pas ridicule. Prends qui tu veux avec toi, mais pas cette fille. Aïssa referme le capot de sa voiture et se retourne vers Kamel. - Je ne sais pas ce que tu as contre cette pauvre fille, mais je t'assure que tu en fais une histoire qui n'en vaut même pas la peine. Zahira est une collègue de travail, je ne vois aucun mal à la déposer devant chez elle de temps à autre. - J'aimerais bien que ta femme le sache. - Et alors ? - Et alors tu auras une scène de jalousie comme tu n'en a jamais eu. - Non, je n'aurais aucune scène de jalousie. Ma femme me fait confiance et c'est réciproque. Je sais que si elle était présente, elle m'aurait elle-même demandé de déposer Zahira. Que cherches-tu donc à insinuer, Kamel ? - Je n'insinue rien du tout. Je ne veux pas monter dans ton véhicule tant que cette fille n'est pas descendue. - Elle ne descendra pas. - Tu préfères donc sa présence à la mienne. - Non, je préfère plutôt te dire tes quatre vérités en face, Kamel. Tu es amoureux de cette fille. Elle te rappelle celle qui t'a laissé tomber, et tu n'arrives pas encore à admettre que toutes les femmes ne sont pas pareilles. À toi donc de tirer les conclusions, si tu veux tirer un trait sur ton passé et reprendre ta vie en main. Zahira est une brave personne, et je n'aimerais pas qu'il y ait un incident entre nous à cause d'elle. Nous sommes amis depuis de longues années, Kamel, ne l'oublie pas. Confus, Kamel baisse la tête, puis répond d'une voix à peine audible : - Je suis désolé, Aïssa. Je ne suis qu'un petit égoïste qui ne pense qu'à lui-même. Aïssa le prend par les épaules : - Tu n'es pas égoïste Kamel, mais plutôt inconscient. Cette fille n'a rien à voir avec ce qui t'es arrivé, et puis, dis-toi qu'un jour viendra où tu seras appelé à prendre femme. Donc ne soit pas aussi offusqué à chaque fois que tu rencontres une fille qui ressemble un peu à ta dulcinée. Y. H. (À suivre)