La zaouïa de Sidi-Mâarouf, à 15 km à l'ouest d'Oran, abrite, depuis jeudi dernier, une série de conférences religieuses sous le titre générique : Leçons Mohamadiennes. En fait, l'institution dirigée par cheikh Mohamed Abdelatif Belkaïd renoue, en réalité, avec un quatrième cycle de leçons auxquelles ont été conviées, cette année, d'importantes personnalités de la pensée islamique d'Egypte, de Syrie, de Jordanie et de bien d'autres contrées . Pour l'édition 2009, professeurs, imams et chercheurs sont conviés à débattre, au terme de 30 leçons, de la vie et de l'œuvre des califes orthodoxes, Sidna Abou Bakr, Omar EL Kettab, Othmane Beni Affane et Ali Ibn Abi Taleb (l'époux de Fatima et gendre du prophète QSSSL). Pour rappel, ces conférences sont animées sous le haut patronage du président Abdelaziz Bouteflika. La première série de leçons a été inaugurée en 2006 et avait pour thème “la civilisation islamique”. La seconde série, en 2007, avait pour thème “le prophète Sidna Mohamed” et la troisième, en fin 2008, avait pour thème “la sublimité du saint Coran”. Il faut noter cependant que la tarika de cette zaouïa est une tarika belkaïdia hebria, fondée par cheikh EL Hadj Mohamed Belkaïd, issu d'une très vieille famille tlemcénienne et décédé en 1998. C'est le fils, Abdelatif, qui prend brillamment le relais après la disparition de son père. La zaouïa de Sidi-Maârouf, indépendamment de ce type de rencontres au sommet, dispense un enseignement dans de nombreuses branches du savoir religieux, du Coran, des Hadiths et de la Sunna. Mais, pour bien situer sa place dans l'histoire complexe des zaouïas et des tarikas de ce pays, il faut remonter à la moitié du XIXe siècle. En 1840, cheikh Larbi Derkaoui, un saint homme marocain, formait à sa tarika sept disciples, dont un Algérien, cheikh Bouazza M'hadji, lequel forma à son tour un autre disciple, cheikh Mohamed El Hebri, mort en 1909 près de la frontière algéro-marocaine, exactement à Bab El Assa. C'est à partir de la tarika de ce dernier que cheikh Mohamed Belkaïd bâtira sa voie et sa propre tarika. Mustapha MOHAMMEDI