Bien que la période officielle des soldes de l'été ait pris fin le 31 août, de nombreux magasins dans la capitale persistent ostensiblement à afficher sur leurs devantures des réductions allant de 30 à 70%. D'autres évitent cette volte-face avec les contrôleurs, tout en maintenant les discounts à l'intérieur de leurs boutiques. À cette astuce, vient se greffer une autre, celle de proposer des promotions spéciales Ramadhan. Le décret exécutif du 18 juin 2006 fixant les conditions et les modalités de réalisation des ventes en soldes, des ventes promotionnelles et des ventes en liquidation de stocks autorise pourtant le recours aux soldes seulement durant les périodes comprises entre les mois de janvier et février pour la période hivernale et entre le mois de juillet et août pour la période estivale. Les dates exactes du lancement de ces opérations de vente en soldes sont fixées au début de chaque année par le wali sur proposition du directeur du commerce de la wilaya territorialement compétent après consultation des associations professionnelles concernées et des associations de protection des consommateurs. Certains commerçants, interrogés sur la procédure administrative à suivre leur ouvrant droit à opérer des rabais, avouent ne pas la connaître ou n'avoir rien entrepris dans ce sens. La démarche comprend une déclaration comportant la copie du registre du commerce ou le cas échéant la copie de l'extrait du registre de l'artisanat et des métiers, la liste et les quantités des biens devant faire l'objet des ventes en soldes, un état des réductions de prix à appliquer, ainsi que la liste des prix pratiqués auparavant. En somme tout un dossier qui devra être déposé auprès de la Direction du commerce de la wilaya. À défaut des procès-verbaux d'infraction à la loi régissant cette activité seront adressées aux contrevenants. Il faut savoir, néanmoins, que les promotions réalisées sans avoir fait l'objet d'une déclaration préalable, d'un affichage ou proposées en dehors de la période prévue entraînent normalement leur arrêt immédiat, jusqu'à la régularisation par le contrevenant de sa situation, si la période durant laquelle il a exercé sans autorisation n'excède pas 3 jours. Or, après plus d'une semaine de l'expiration du délai de la période des soldes d'été, des magasins, au niveau de la rue Didouche-Mourad comptent bien maintenir les discounts encore quelques jours. Pour les franchises, jusqu'à l'arrivée de la nouvelle collection. L'anarchie caractérisant les ventes en rabais en Algérie ne s'arrête pas là. La plupart des commerçants décrètent la période de soldes jusqu'à l'épuisement de leurs stocks. Les biens faisant l'objet de vente en soldes sont rarement exposés séparément des autres articles. Le prix initial n'est pas systématiquement affiché. Comble du comble, dans certaines boutiques, on a omis de retirer la mention des prix soldés sur les étiquettes de quelques articles. À la caisse, le client a la désagréable surprise de payer son achat au prix initial, sous prétexte que la période des soldes s'est achevée. “Il y a tromperie sur le prix”, rétorque une dame à la caissière. Cette dernière réplique que “ce sont les instructions du propriétaire du magasin et qu'elle n'est qu'une exécutante”. Le dernier fait frappant de cette période de soldes qui s'est théoriquement achevée le 31 du mois d'août est le niveau des remises, souvent aléatoires. Explication : les vendeurs, surtout ceux spécialisés dans l'habillement des enfants savent pertinemment qu'avec la rentrée scolaire qui coïncide avec l'Aïd, ils peuvent toujours écouler la totalité de leurs marchandises pour des gains plus importants.