Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), organe représentatif des musulmans de France, a accepté hier les "regrets" exprimés par le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, accusé de racisme après des propos sur les immigrés. "Le ministre de l'Intérieur (...) a exprimé ses regrets. Pour nous, c'est suffisant", a déclaré Mohammed Moussaoui sur la radio Europe 1. "Je pense que la sincérité de ses propos a touché l'ensemble de ceux qui étaient présents", a-t-il ajouté. Brice Hortefeux, qu'une partie de l'opposition de gauche a appelé à démissionner, s'est exprimé lundi soir lors d'un dîner de rupture du jeûne du ramadan, organisé par le CFCM. Il a estimé que "des personnes ont pu être blessées dans leur être et leurs convictions" par les propos ambigus qu'il a pu tenir, et il a ajouté : "Je veux donc vous dire mes regrets." La diffusion sur l'internet d'une vidéo prise début septembre dans le sud-ouest de la France lors d'une réunion de son parti, l'UMP, a suscité un tollé la semaine dernière en France. On pouvait voir et entendre le ministre déclarer apparemment à propos des immigrés, que "quand il y en a un ça va, c'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes". Le ministre venait de se faire présenter un jeune militant d'origine immigrée. "C'est notre petit Arabe", lui disait une participante à la réunion. Interrogé pour savoir si le CFCM n'attendait pas plutôt des excuses, Mohammed Moussaoui a estimé que le ministre "reste cohérent avec lui-même". "Il n'a pas commis de faute pour demander des excuses", a-t-il poursuivi. "En revanche, ses propos, qui ont été sortis de leur contexte, ont pu peut-être blessé certains, et là il a présenté ses regrets", a-t-il ajouté. "Le ministre de l'Intérieur n'est pas un homme raciste", a insisté Mohammed Moussaoui, estimant que "des éléments plaident en sa faveur", comme la manifestation, "dès sa prise de fonction", de "son engagement et son attachement à faire en sorte que l'islam soit autant respecté que les autres religions". Brice Hortefeux a également reçu hier le soutien de Rachida Dati, ancienne ministre de la Justice, qui fut à partir de 2007 le symbole de l'ouverture des élites politique aux minorités voulue par le président Nicolas Sarkozy. "Je ne suis pas d'accord pour dire que c'est de l'humour, c'est une maladresse", a déclaré Rachida Dati sur la radio RTL, interrogée sur les propos du ministre. "Il en a tiré les conséquences puisqu'il les a regrettés. Tout ça est derrière nous maintenant", a-t-elle ajouté. "Il faut tourner la page", préconise-t-elle. Je n'aime pas accabler les gens qui sont au cœur de la polémique."