Organisée par l'association d'astronomie El-Battani, à la fin du mois de Ramadhan, cette conférence a permis aux chercheurs de faire un rapprochement entre “les risques sismiques et les aléas industriels”. Les communes d'Arzew, de Bethioua et Aïn Bya sont, sans aucun doute, les trois communes de la wilaya d'Oran qui représentent en termes de risques industriels le danger le plus grand pour la population. Le nombre d'installations dangereuses soumises à autorisation ministérielle sont légion dans ce périmètre, notamment au niveau de la zone industrielle d'Arzew, la première zone pétrochimique d'Algérie (installations d'hydrocarbures, d'ammoniac et autres engrais chimiques se côtoient). Un risque industriel connu des pouvoirs publics et qui, rapproché “du risque sismique”, fait froid dans le dos. C'est ce qui ressort de la conférence, récemment donnée, au Centre culturel français, par M. Aïni Djamel, chercheur au Craag.Organisée par l'association d'astronomie El-Battani, à la fin du mois de Ramadhan, cette conférence a permis aux chercheurs de faire un rapprochement entre “les risques sismiques et les aléas industriels” et de là, de mettre en relief l'absence de vision à long terme et de prise en compte du haut degré de risque encouru par la population. Une population qui justement, en l'espace de dix ans a doublé, rien qu'au niveau de la commune d'Arzew, passant ainsi de 40 000 habitants en 1998, à 90 000 en 2008. Une population installée sur le territoire péri-industriel. “Au lieu d'anticiper et de tenter de maîtriser l'installation de la population sur le territoire péri-industriel, on laisse faire et l'on se trouve dans une situation identique à Hassi Messaoud, où il faudra déplacer toute une ville avec le coût que cela implique”, fait remarquer M. Aïni. Et de livrer quelques éléments d'information, comme le fait que 48% des installations déclarées comme hautement dangereuses, se trouvent à Arzew et de citer notamment la société Fertial qui produit du nitrate d'ammoniac. “Le nitrate d'ammoniac est un produit très dangereux, c'est ce qui a causé l'explosion d'AZF en France, et cette installation se trouve à proximité d'installations de gaz !”, explique l'intervenant. Ce dernier poursuit encore avec cette vision d'un scénario catastrophe à Arzew : “Il existe des failles à proximité d'Arzew, et dans le même temps vous savez que les communes se trouvent à l'intérieur du rayon d'impact qui est de 4 km, un point de la réglementation qui n'a pas été respecté. Si un séisme venait à surgir dans ce périmètre, les déplacements du sol peuvent provoquer des ruptures de canalisations.” Tout un chacun alors imagine cette catastrophe d'explosion en chaîne, au sein de la zone industrielle, la formation d'un nuage toxique de plusieurs kilomètres de rayon et les morts et la désolation sur des kilomètres aussi. Bien que ce chercheur ait reconnu qu'en la matière l'on ne dispose pas ici d'archives de l'histoire de la sismologie, il ne peut écarter le fait, très plausible, d'un tremblement de terre violent dans la région d' Arzew et d'Oran. Et d'inquiéter les présents en affirmant que ni les pouvoirs publics ni la Sonatrach n'ont, à ce jour, réalisé de simulations pour parer à une telle éventualité.