L'indisponibilité de certains médicaments ont poussé les spécialistes du secteur à tirer, hier, lors d'une conférence de presse animée au forum d'El-Moudjahid, la sonnette d'alarme quant aux ennuis multiples que peut engendrer cette situation. Pour cette année, pas moins de 125 médicaments ont été recensés par les officines comme ne figurant pas sur la nomenclature officielle contre 75 pour l'année dernière. Pour le président du réseau des associations de malades chroniques, Abdelhamid Bouâlag, l'indisponibilité enregistrée dans le secteur du médicament n'est pas due à une insuffisance du budget mais, à “ la mauvaise gestion et l'absence de realpolitik de la part du ministère de la Santé concernant l'enveloppe budgétaire allouée par l'Etat à ce secteur. La tutelle est la première responsable d'une situation qui perdure et qui risque de s'aggraver”. D'après le président du réseau, “le manque de gestion et de coordination entre les hôpitaux et la pharmacie centrale accentue le problème”. Les premières et dernières victimes d'une situation qui dure depuis belle lurette, c'est bien évidemment les malades. M. Bouâlag soutient que son réseau “a adressé plusieurs écrits à la tutelle restés à ce jour sans réponse”. Pour sa part, l'ex-directeur de la pharmacie centrale affirme avoir effectué un diagnostic de la situation de la production nationale de médicaments et de la stratégie adoptée par l'Etat pour booster le secteur. Il dira tout de go que “si le secteur n'arrive pas à décoller, cela est dû au flou qui entoure cette stratégie. C'est vrai que le tissu industriel existe mais le hic est que jusqu'à l'heure, l'Algérie ne sait pas si elle se dirige vers une production générale ou une production de produits essentiels pour garantir une sécurité intérieure.” L'orateur a aussi pointé du doigt le volet juridique qui est, selon lui, “dépassé par rapport aux standards internationaux en matière d'exportation et d'enregistrement des médicaments à l'étranger”. Malgré la présence d'un grand panel de connaisseurs du secteur pour les malades chroniques, aucune solution n'a été proposée par les présents, chose qui laisse les malades toujours dans l'attente.