Fort de sa conviction que “le tourisme, c'est l'avenir de la région”, M. Bouhada s'efforce à doter la région, dans les années à venir, d'infrastructures à même d'aider à la relance du secteur. Sous peu, Béni-Abbès aura son aérodrome. Les travaux de bitumage de la piste d'atterrissage, longue de 1,8 km, sont achevés par la DTP. Vu la taille de cette infrastructure, seuls les ATR y atterriront. Elle sera reliée à la ville par une route à double voie en cours de réalisation. “Je l'ai demandé il y a à peine trois mois. Le projet est retenu et les travaux sont déjà entamés. C'est dire qu'il y a une volonté réelle de faire quelque chose pour la région. Le but, c'est le tourisme”, reconnaît M. Bouhada. L'autre projet qui est appelé à donner un véritable coup de fouet à l'activité touristique : la route des ksour. Elle part de Abadla jusqu'à Kerzaz. Elle desservira neuf communes. Le gros des travaux est fait puisqu'il ne reste qu'un tronçon de 40 km. Cette route a un triple intérêt : elle permettra d'abord de désenclaver beaucoup de ksour. Pendant les chutes de pluie, beaucoup d'élèves ne se rendent pas à l'école à cause des routes coupées. De plus, elle raccourcira le trajet vers Timimoun de plus de 200 km et va revivifier les communes de la région. Enfin, elle attirera les touristes qui, tout en admirant les beaux paysages de la région, peuvent découvrir tous les ksour de la région et aller jusqu'à Timimoun en peu de temps. Mais d'autres actions doivent être entreprises pour que Béni-Abbès retrouve son lustre d'antan. Il faut d'abord sauver la palmeraie qui meurt à petit feu. Beaucoup de palmiers ont péri par vieillesse ou à cause du peu de soins. Certes, il y a le projet GTZ qui a pour objectif de réhabiliter et de rajeunir la palmeraie. Mais le grand problème est que les lopins de terre, pourtant très fertiles, ne sont pas travaillés. Pourquoi ? Parce qu'ils appartiennent aux familles élargies dont la taille a beaucoup grandi. La palmeraie appartient à tout le monde et n'appartient à personne en fait. Un casse-tête inextricable en somme. Le vieux ksar est confronté à la même situation. Le plus grave est que les intempéries de l'année dernière et de septembre passé lui ont causé d'énormes dégâts. Presque 30% de ses bâtisses se sont écroulées. Ce qui ne manquera pas de surprendre tout visiteur qui se rend à Béni-Abbès c'est la laideur de la ville qui ne paie vraiment pas de mine. Elle jure avec la beauté de ses paysages. Passons sur le jardin public qui est laissé à l'abandon. “Les dernières pluies ont complètement défiguré la ville. Il faut une aide importante de l'Etat. Nous avons sollicité les autorités compétentes et la réponse a été favorable”, explique M. Bouhada. Pourtant, la DUCH a un projet de réaménagement de toute la ville. Il date de plus de deux ans. L'étude est terminée, l'enveloppe financière dégagée et il ne reste que le lancement des travaux. Quand ? On attend la finalisation des travaux de voirie et d'assainissement ! Mais que faut-il faire pour relancer l'activité touristique ? De l'avis de M. Bouhada, la région doit bénéficier de plus de médiatisation avec l'engagement des moyens lourds de l'Etat. En outre, les autorités doivent faciliter les procédures administratives pour la création d'agences de voyages (il n'y en a aucune à Béni-Abbès). En un mot, l'Algérie doit disposer d'une vraie politique pour le développement du tourisme. Surtout que le tourisme et l'agriculture sont les seules richesses de Béni-Abbès. “Ou c'est la relance de ce secteur ou c'est le chaos”, résume sentencieusement M. Bouhada.