Dans le cadre de la valorisation des ressources humaines, vingt-neuf brevets dans trois spécialités maritimes, lieutenant de pêche, patron côtier et mécanicien de 3e classe, ont été remis, jeudi, à leurs bénéficiaires à l'Ecole de pêche d'Annaba. Organisée sous l'égide de Mohamed El Ghazi, le wali d'Annaba, la cérémonie a regroupé, outre les heureux lauréats, les autorités nationales et locales, notamment le président de la Chambre nationale et le directeur de la pêche. Parallèlement à cette importante manifestation, une première en Algérie, une convention d'assurance avec la compagnie GAM a été signée entre les deux parties. Délivrés par la direction de la marine marchande, ces brevets, une première en Algérie, permettent à leurs détenteurs ayant suivi une formation spéciale de deux semaines à l'institut de Bousmaïl (Alger) d'accéder à leur spécialité maritime n'importe où de par le monde, contrairement à leurs prédécesseurs dont le diplôme délivré par l'école de pêche de leur circonscription n'était reconnu qu'au niveau du territoire national. Le secteur de la pêche dans la wilaya d'Annaba a connu, ces dernières années, un développement certain qui s'est traduit d'ailleurs par la concrétisation, depuis l'année 2004, dans le cadre de différents programmes, de nombreux projets. Malheureusement, le massacre de la faune et la flore a été toujours de mise. Célèbre pour ses richesses halieutiques, surtout en poisson blanc, le littoral annabi fait l'objet depuis des années d'une surexploitation sauvage et anarchique. Aujourd'hui, estime-t-on, la côte annabie est exposée à une calamité certaine si des décisions urgentes ne sont pas prises. Cette situation, affirment des professionnels, est due aux agissements sans foi ni loi de certains propriétaires de bateau de différents types, qui pêchent tout près des côtes avec des méthodes interdites même dans les pays les plus reculés, entre autres, à la traîne ou encore à l'aide de celles appelées invisibles, et en semi-pélagique. Dans son intervention, Mohamed El Ghazi a appelé les gens de la mer à plus de rigueur et de professionnalisme, en respectant notamment les normes en vigueur, aussi bien en matière d'équipement utilisé ou ayant trait à l'activité dans les zones de reproduction de poisson. “L'Etat est prêt à soutenir le secteur à condition que les professionnels militent davantage pour la sauvegarde de la faune et la flore, une attitude indispensable pour un développement durable de l'activité halieutique”, a-t-il lancé en direction des patrons de pêche. Evoquant la mise à niveau de la structure portuaire, M. El Ghazi a instamment insisté sur la nécessité de rénover dans les plus brefs délais la station de carburant du port de pêche d'Annaba, inopérante depuis de nombreuses années, de reconstruire les 15 cases qui y sont implantées et de démolir, s'il le fallait, tous les locaux à usage commercial en dur, qui gênent l'activité des embarcadères dudit port. Le chef de l'exécutif de la wilaya d'Annaba s'est félicité toutefois de la concrétisation de pas moins de 36 projets d'investissement dans l'activité de la pêche au niveau de la wilaya d'Annaba au titre du Programme de soutien à la croissance économique (PSRE) et celui complémentaire de soutien à la croissance économique (PCSC) 2005/2009. Ces projets d'un montant global de plus de 45 milliards de centimes, dont une bonne partie provenant de subventions de l'Etat, ont permis la création de quelque 300 postes d'emploi. Outre la réalisation de structures d'appui à l'outil de production (conditionnement et transformation des produits de pêche, construction et réparation navale) et 4 projets de réhabilitation, ces concrétisations ont ciblé l'acquisition de 20 sardiniers et 9 chalutiers. Pratiquement la totalité de ces projets est le fruit des conventions cadres qui ont été signées entre la direction de la pêche et des ressources halieutiques et l'Ansej, l'Agem et la Cnac. La flottille de pêche compte quelque 485 unités, dont 42 chalutiers, 121 sardiniers et 322 petits métiers, pour une population globale de près de 3 556 marins pêcheurs inscrits, activant dans les ports d'Annaba et de Chetaïbi, ainsi qu'au niveau de l'abri de pêche d'Aïn Barbar (Seraïdi) et des 4 plages d'échouage de Sidi Salem, Seybouse, la Caroube et Chetaïbi.