Tout pays se définit par la masse des valeurs culturelles, morales, traditionnelles, vestimentaires, alimentaires et globalement l'ensemble des événements qui rythment la vie sur l'ensemble des localités qui compose son territoire. L'identité générale et globale du pays est la réunion de ces identités locales ainsi réparties sur des îlots géographiques donnés. C'est cette mosaïque d'éléments façonnés et forgés à coups de siècles, d'expériences répétées, de renouvellement et de développement qui fonde une nation polychrome qu'aucun unicisme, aussi arbitraire soit-il, ne peut dissoudre. Tous les pays au monde sont pluriels dans ce qu'ils présentent comme entités linguistique, culturelle, économique, géographique et politique. Comme nous n'avons pas appris à concevoir le pays et sa gestion autrement que dans les limites étroites du sous-développement politique ambiant, déformé par le prisme gauchi de la pensée unique stérile et du cadrage castré sur des models étrangers, alors toute idée différente et novatrice émise sur une conception nouvelle et moderne du pays est considérée comme un outrage au legs historique. Un legs déjà contrarié et détourné par des vues bornées et parquées aux seules vues imaginaires d'un esprit figé sur un temps révolu ; pendant que notre voisinage culturel et politique s'est débarrassé de cet encombrant et sclérosant statisme des idées. L'une des craintes souvent invoquée pour imposer l'unicisme a été le souci de maintenir l'union nationale. Force est de constater aujourd'hui que la pluralité culturelle indéniable du pays n'a pas confirmé cette crainte. La pluralité culturelle au sein d'un même pays signifie dynamisme, respect, évolution et symbole d'avenir. Mais le modèle imposé aujourd'hui a fait apparaître une forme de désolation de la vie qui est en réalité le tragique résultat de l'éloignement par rapport à nos valeurs culturelles naturelles plurielles. A force d'embrigadement des esprits, les citoyens explosent dès qu'ils en sont conscients. Sous les trames du vide culturel ont émergé des phénomènes incurables comme : la violence, la fuite au péril de leur vie (ce qui est communément appelé maintenant le harraguisme), le banditisme et autres fléaux sociaux. Non ! Un grand pays (géographiquement) comme le nôtre ne doit pas gâcher tant de richesses qui foisonnent en son sein. A. A. ([email protected])