Cette structure qui a ouvert ses portes à la fin des années 1980 offre un décor frustrant aux voyageurs. La gare routière de la capitale des Hauts-Plateaux est dans un état lamentable. C'est du moins ce que pensent les Sétifiens et les visiteurs de cette ville, jadis connue pour sa propreté. Les opérations programmées par les élus de l'hôtel de ville n'ont pas amélioré d'un iota le visage de cette structure qui accueille quotidiennement des milliers de personnes déposées par des centaines de bus, cars et taxis. Dernièrement, l'assemblée populaire communale de Sétif a consacré 8 milliards de centimes pour ériger un mur de clôture afin de délimiter la gare ouverte à tous les vents mais cette opération semble être gaspillage d'argent et de temps. En effet, l'opération de construction de la clôture qui a pris beaucoup plus de temps que prévu sans pour autant atteindre les résultats escomptés ressemble à un fantasme. Ce lieu, destination de milliers de voyageurs, n'offre ni confort ni repos pour ces derniers. Pis, on n'y constate que des scènes de désolation. Outre les détritus qui jonchent le sol à longueur de journée, une saleté repoussante est constatée dans les quatre coins de cette structure qui a ouvert ses portes à la fin des années 1980 et un décor frustrant est offert aux voyageurs. Le quai est squatté par des commerçants qui vendent de tout, même des casse-croûte sans le respect des règles d'hygiène et de propreté. Parler des prix et des pratiques commerciales est une chimère. L'exemple parfait de l'anarchie qui règne est le prix des journaux. Ces derniers sont cédés à 15 et, parfois, 20 DA, et c'est à prendre ou à laisser. Le manque de sièges, l'absence d'une grande salle propre où les familles peuvent attendre leur moyen de transport dans des conditions décentes sont d'autres problèmes que les gens rencontrent. À l'extérieur de la structure, les taxis et les bus de transport urbain qui font de cette gare leur terminus sont garés n'importe comment, les moteurs en marche dégagent les gaz toxiques de leurs pots d'échappement, polluant ainsi l'atmosphère. Les restos ambulants qui ont toujours fait partie du décor semblent n'obéir à aucune règle d'hygiène. L'absence de signalisation devant indiquer la destination ne facilite guère les affaires des voyageurs, souvent éreintés, car ils sillonnent tout le long de l'espace qui est réservé aux taxis et bus pour retrouver le moyen de transport de leur destination. Il faut noter que les endroits prévus pour les espaces verts et aires de stationnement ne sont pas entretenus. Par ailleurs, dès 17h30, cette gare devient un endroit que personne ne peut fréquenter. Des désœuvrés de tout âge, des prostituées, des homosexuels, des voleurs et des ivrognes sillonnent les lieux et, parfois, provoquent les voyageurs. La nuit, ces derniers s'alignent sur le bord du dédoublement de la RN5 longeant cette structure pour attendre les cars appelés communément “passagers”. L'absence d'éclairage et d'aires de stationnement au niveau de cet endroit constituent un véritable danger sur leur vie. Un voyageur que nous avons rencontré sur les lieux nous a dit que le jour où les ministres et les hauts cadres de l'Etat débarqueront dans les gares routières, les responsables vont certainement prendre en charge ces lieux.