Pour son retour parmi l'élite nationale, le NAHD traverse une phase difficile qui a créé une certaine tension, notamment parmi les supporters. Dans l'entretien qui suit, le président du NAHD, M. Meziane Ighil revient sur les raisons de cette entame laborieuse. Liberté : Le début du NAHD en championnat donne des sueurs froides aux supporters. La grogne gagne du terrain au détriment de la sérénité tant recherchée. Comment analysez-vous cette situation difficile ? • M. Ighil : Pour analyser le parcours jusque-là du NAHD, il faut d'abord rappeler un certain nombre de faits à commencer par la préparation d'intersaison. À cet effet, en collaboration avec le staff technique, nous avons pensé qu'il fallait débuter tôt la préparation pour pouvoir être prêt pour une entame en force du championnat. Je crois que deux résultats nuls arrachés à l'extérieur, contre des équipes valables, sonnaient déjà comme un début tout à fait acceptable pour le NAHD. Ensuite, c'est le vide. En raison d'une programmation aléatoire sur laquelle j'aurais l'occasion de m'étaler, l'élan du groupe a été stoppé. Pis, avec les retards accumulés, le NAHD a été obligé d'évoluer cinq fois de suite à l'extérieur. Il ne faut donc pas s'étonner de voir l'équipe éprouver des difficultés pour s'exprimer pleinement d'autant plus que la guigne des blessures ne nous a pas non plus épargnés. Ceci dit, il ne faut pas pour autant dramatiser et crier au feu. Notre rôle est de sensibiliser le groupe pour un meilleur rendement, quitte à utiliser le discours approprié et non pas casser une dynamique à travers des décisions beaucoup plus spectaculaires que rationnels. Vous avez donc choisi de hausser le ton et de mettre tout le monde face à ses responsabilités… • Il est clair qu'après une défaite aussi cinglante face au RC Kouba, la direction du club s'est interrogé sur les motivations du groupe et sur sa préparation psychologique. Nous avons effectivement mis tout le monde face à ses responsabilités tout en cherchant à comprendre les raisons d'une telle débâcle. Cependant, je pense que le discours n'a pas tardé à donner ses fruits puisque contre la JS Kabylie, les joueurs ont très bien réagi en dépit du résultat nul. Ils se sont bien défendus sur le terrain, dominant leur adversaire. Nous attendons, bien sûr, la confirmation jeudi face au MC Oran car l'équipe doit arracher sa première victoire de la saison. Le déclic interviendra ensuite naturellement. Il a fallu aussi, entre-temps, patienter devant la colère des supporters. N'est-ce pas ? • Ecoutez, personnellement je comprends parfaitement la réaction du public, surtout après la défaite lourde face au RC Kouba dans un derby avec la rivalité que l'on connaît. Bon, les supporters avec beaucoup de correction sont venus me voir pour dire combien ils avaient mal face à une telle humiliation. Je les ai écoutés et convaincus de la nécessité que les supporters soient derrière leur équipe, surtout dans ces moments difficiles. Il n'a jamais été donc question de sacrifier l'entraîneur, Cheradi… • Vous savez, quand une équipe traverse une mauvaise passe, on pointe souvent un doigt acusateur sur l'entraîneur. Pour ma part, je le dis tout de suite, l'entraîneur Cheradi a toute ma confiance et mon soutien. Je ne pense pas que la solution extrême de changer d'entraîneur, qui n'est pas d'actualité au NAHD, puisse régler quoi que ce soit aux problèmes de l'équipe. Pour l'heure, l'entraîneur et l'ensemble du groupe affichent une grande sérénité, une grande volonté de se surpasser et dépasser cette mauvaise période. Et quelle a été la réaction de Cheradi ? • Cheradi est un entraîneur professionnel qui sait gérer ce genre de situation. Il assume pleinement ses responsabilités. Il sait que quand ça ne marche pas, il faut savoir faire le dos rond. Je suis convaincu qu'il pourra redresser la barre. Et cela passe nécessairement par une première victoire en championnat… • Tout à fait, une victoire jeudi face au MCO peut servir de déclic, mais ça ne sera pas facile… Revenons maintenant à cette question de programmation de la LNF. Voulez-vous expliciter vos critiques à ce sujet ? • Ecoutez, il y a une quinzaine de jours de cela, j'ai demandé audience à la ligue nationale. Lors de cette audience, j'ai fait part de mon inquiétude devant le fait que le NAHD est franchement lésé en matière de programmation. À ce titre, j'ai fait la remarque suivante : pourquoi les équipes engagées en coupes africaines sont-elles consultées quand il s'agit de programmer les matches en retard, et pas les adversaires ? La LNF m'a rassuré à ce sujet, promettant de prendre attache avec le NAHD justement à ce propos. Malheureusement, ces promesses n'ont pas été tenues, et la LNF a préféré faire la sourde oreille à nos doléances. Elle a, de surcroît, encore une fois, établi le programme des matches en retard sans nous consulter. Mais, en revanche, sans oublier d'arranger les uns et les autres. À partir de là, j'ai décidé d'envoyer une lettre très critique dans laquelle je dénonce justement ce genre de pratiques qui ne favorisent pas l'éthique sportive. Je vous cite un exemple, la date du 28 octobre était initialement programmée pour les matches retards, or je constate qu'un seul match a eu lieu. Ce n'est pas normal. Ce sont ces entorses à la programmation qui dérangent. Faut-il aujourd'hui parler de largesses ? • En effet, je le dis très clairement, il y a beaucoup de largesses au profit de certains clubs, au détriment d'autres. Cela a créé un climat de suspicion. Il est du devoir de la ligue nationale de mettre tous les clubs sur un pied d'égalité. S. B.