Le président du Comité national d'organisation du LNG 16, le Dr Abdelhafid Feghouli, également vice-président d'Aval Sonatrach, a abordé, dans cet entretien exclusif à Liberté, les préparatifs liés à cet important rendez-vous pour notre pays. Il fait aussi le point sur les chantiers lancés dans la ville d'Oran qui se prépare à s'ériger en capitale mondiale du gaz naturel liquéfié, et ce, du 16 au 21 avril prochain. Liberté : Oran abritera la 16e Conférence internationale du GNL, c'est là un événement majeur pour cette ville et l'Algérie ? A. Feghouli : En effet, mais il faut savoir que l'Algérie a déjà abrité une édition de cette conférence. C'était à Alger en 1974. Cette conférence se tient tous les 3 ans dans des capitales prestigieuses des pays exportateurs. La dernière édition s'est déroulée à Barcelone en Espagne. Cette année, c'est à Oran et dans 3 ans, ce sera à Houston aux USA. Vous conviendrez donc de l'importance du rendezvous d'Oran. Mais le fait que la 16e édition se tienne chez nous, ce n'est pas un hasard, l'Algérie est pionnière dans l'industrie du GNL, puisque nous avons commencé dès 1964 et nous avons toujours eu une position privilégiée au sein des pays exportateurs. La conférence intervient dans une conjoncture particulière, quels sont alors les objectifs assignés à cet événement ? En premier lieu, cela permettra d'analyser le marché, son évolution. Il y a beaucoup de nouveaux venus sur le marché du GNL : la Russie, le Qatar, le Yémen qui n'étaient pas présents à Barcelone. De nombreux projets de GNL étaient aussi prévus par exemple au Nigeria, au Canada, ou encore comme ceux de la regazéification aux USA. C'est important de voir comment tout cela a évolué et quelles sont les tendances. Le marché du GNL n'est pas très bon. Est-ce que c'est une tendance lourde ou simplement conjoncturelle ? Tout cela est important. De nombreuses structures et des travaux d'aménagement ont été lancés à Oran pour accueillir la conférence. Pouvez-vous nous faire le point sur l'état d'avancement de ces projets ? À Oran, nous sommes partis de zéro. Nous avons lancé les travaux pour la réalisation d'un Centre des conventions d'Oran (CCO) pour un montant de 400 millions d'euros et qui comprend un auditorium de 3 000 places, un palais des expositions de 20 000 m2 et un hôtel le Méridien. À l'heure actuelle, les travaux sont très bien avancés. D'autres projets ont aussi été lancés comme une double trémie à proximité du CCO devant permettre une fluidité de la circulation, des aménagements au port d'Oran pour permettre l'accostage de deux ferrys hôtels, un chapiteau à l'aéroport d'Es-Sénia pour accueillir les délégations et qui est en voie de finition, sans compter tous les autres travaux d'embellissement de la ville, par exemple le traitement du bas de la falaise, l'environnement immédiat du CCO, avec la création d'espaces verts, l'aménagement de 12 ronds-points, etc. Il semble que le problème de capacité d'accueil pour recevoir l'ensemble des délégations reste posé. Combien de participants sont justement attendus ? Pour l'instant, il y a 13 hôtels retenus et des conventions ont déjà été passées pour bloquer ces hôtels du 16 au 23 avril, en plus, il va y avoir deux ferrys hôtels, comme je vous l'ai déjà dit d'une capacité d'à peu près 1 200 chambres, la question d'un 3e ferry pour pallier le déficit d'hébergement est envisageable d'autant plus qu'au port d'Oran, l'on nous assure que l'accostage de deux ou trois ferrys ne posera pas de problème. Cette question dépendra du nombre de participants, soit plus de 3 000 pour l'instant et je peux vous dire d'ores et déjà que les réservations pour la conférence sont déjà d'un niveau supérieur à celles enregistrées à Barcelone. Quelles sont les personnalités et autres grandes compagnies ayant confirmé leur présence au LNG 16 et quels sont les thèmes qui seront débattus ? En plus d'une centaine de conférenciers, toutes les majores compagnies comme Total, Exxon Mobil, Schell, Itochu, Aga seront présentes. La conférence sera rehaussée par la participation d'experts de renommée internationale, le ministre des Ressources pétrolières et de l'Energie du Nigeria M. Riwanu Lukman, Alexandre Medvedev, vice-président du comité de gestion d'OAO Gazprom, le commissaire de l'UE à l'Energie ainsi que plusieurs ministres, puisque cette conférence se tiendra en même temps que la réunion du Forum des pays exportateurs du gaz. Pour ce qui est des thèmes retenus, l'organisation de la conférence est assurée par ITE, plusieurs cessions porteront “sur le marché du GNL après la récession”, “les sources non conventionnelles de production du GNL, les nouveaux projets de GNL en ces temps de changement” et d'autres thèmes sur le transport du GNL, l'environnement, la sécurité. Sans compter les 10 000 m2 du Palais des expositions entièrement loués par des compagnies et des sponsors car la conférence sera entièrement autofinancée à partir des frais d'enregistrement. Les Oranais appréhendent l'organisation de cette conférence dans leur ville et redoutent d'être confrontés à des problèmes de circulation entre autres, avez-vous pris en compte cet aspect dans l'organisation ? Effectivement avec le concours des autorités locales, un plan de circulation spécial est en train d'être élaboré en tenant compte de ces problèmes. Nous avons intégré tous les déplacements des citoyens, prévu des voies de contournement. Il faut savoir que les retombées de cette conférence sont inquantifiables si la population joue le jeu et accompagne l'évènement. La ville d'Oran, par la suite, va s'inscrire dans l'avenir comme une grande métropole méditerranéenne sur le plan du transport, de la restauration du tourisme. Oran pourra développer un tourisme d'affaires et les autorités doivent jouer le jeu et cela profitera à la ville et aux citoyens.