En février 1997, quand ce révolutionnaire décéda, le wali de Tizi Ouzou envoya un message de condoléances à sa famille. Les démarches de sa veuve auprès des institutions du pays sont restées lettre morte. Aujourd'hui, malgré des preuves à l'appui, le parcours du combattant bute sur la justice. Rebondissement dans l'affaire du défunt moudjahid Mohamed Oussalem Ould Ali (décédé en février 1997), un combattant de première heure contre le colon français dont le nom et la qualité ont été barrés au rouge à Tizi Ouzou. Un document-clé, attestant sa véritable qualité d'ancien combattant de la glorieuse Révolution, vient d'être déterré par un ami à la famille Ould Ali, originaire du même village Ouacifs en Kabylie, dans les archives d'une bibliothèque à Paris. “C'est un document qui atteste, en effet, que notre défunt père a bel et bien été un chef de front et responsable durant la guerre de Libération nationale. C'est aussi un document-clé qui met fin au doute que des mains occultes ont semé au sein de notre famille. Nous savions que notre père était un valeureux moudjahid, mais la négation nous a fait très mal au point où nous avons frappé à toutes les portes pour avoir une explication. En vain. Aujourd'hui, Dieu merci, la vérité est entre nos mains et nous faisons confiance à la justice de notre pays”, nous a révélé son fils Amirouche Ould Ali, un digne héritier de ce guerrier qui connaît du bout des doigts l'histoire de son père. Que s'est-il exactement passé ? Qui a semé cette zizanie au sein de l'administration au point de nier le combat d'un homme ? Qui est derrière cette diabolique machination et quel sera le verdict de la justice algérienne ? Seul un procès transparent fera éclater la vérité et rétablir un nom, un symbole, mais surtout la dignité d'une famille en quête de vérité. En ce sens, notre interlocuteur avoue être convoqué, il y a quelques semaines, par le tribunal de Bir-Mourad-Raïs pour être écouté par le procureur de la République, et ce, après une requête envoyée en janvier 2009 au Chef du gouvernement et actuel Premier ministre, Ahmed Ouyahia. “Le procureur de la République m'a fait savoir que notre famille est en droit de rétablir la qualité d'ancien moudjahid à notre père. Cela nous a soulagés à partir du moment où l'Etat est prêt à nous écouter. Nous ne voulons rien à part la vérité. Nous ne sommes pas en quête d'argent, mais d'une dignité injustement amputée sur la personne de notre père. De son vivant, il refusait tout privilège ou un quelconque bénéfice en qualité d'ancien combattant”, nous dira encore M. Ould Ali qui enchaîne : “Ce document révèle que notre père était financier jusqu'en 1957 et recherché par l'armée française jusqu'à 1962. Il atteste même que notre père était en compagnie de son ami de guerre, en l'occurrence Ould Amirouche Belkacem, originaire de Tiaret, toujours vivant, et prêt à témoigner.” Selon notre source, le dossier a été envoyé par le tribunal de Bir-Mourad-Raïs à la sûreté de daïra de Bouzaréah qui, à son tour, l'a transmis au commissariat de Béni Messous. Car, selon lui, cette affaire relève du civil et, par ricochet, devra être traitée par une autre instance juridique. “Nous comptons déposer une plainte à Tizi Ouzou où l'affaire a commencé. Nous avons même contacté un avocat. Notre objectif est de savoir pourquoi ce mal gratuit, et qui est derrière cette manipulation gravissime, mais aussi rétablir la qualité de moudjahid à cet homme”, dira M. Ould Ali. Pionnier du parti de l'Etoile nord africaine (ENA), Mohamed Oussalem était aux côtés de Messali El-Hadj, Imache Amar et bien d'autres noms et symboles de la glorieuse Révolution 1954-1962. En février 1997, quand ce révolutionnaire est décédé, le wali de Tizi Ouzou avait envoyé un message de condoléances à sa famille. Les démarches de sa veuve auprès des institutions du pays sont restées lettre morte. Aujourd'hui, le parcours du combattant bute sur la justice.