Les quatre-vingt-dix minutes de jeu réglementaires étaient largement consommées et les Chlélifiens tenaient aisément le précieux point du match nul. L'arbitre de la rencontre, M. Zouaoui, signifia alors un temps additionnel de cinq minutes. On jouait pratiquement la 93' de jeu lorsque ce diable d'Azuka profitait d'un mauvais renvoi de la défense chélifienne, sur une balle arrêtée de la JSK, pour surgir au niveau du point de penalty et crucifier du pied gauche, son arme fatale, l'excellent gardien international Lounès Gaouaoui. Les Kabyles, qui revenaient de loin, de très loin même, n'avaient plus qu'à jubiler au moment même où les malheureux Chélifiens étaient prostrés et abattus par cette grosse frustration, eux qui avaient réussi à embrouiller les cartes kabyles pratiquement durant toute la partie et à contrarier courageusement les desseins des Canaris visiblement résolus à se racheter de leur dernière convenue en terre sétifienne. En fait, les camarades de Meftah n'ont à vouloir qu'à eux-mêmes pour avoir dominé presque tout le match et se procurer toute une cascade d'occasions de but, toutes ratées soit par excès de précipitation, soit par la faute de ce sacré gardien nommé Gaouaoui. La JSK aurait pu se mettre aisément à l'aise en première mi-temps où ses attaquants avaient littéralement assiégé le camp adverse et se sont créé de grosses brèches au cœur même de la citadelle chélifienne, sans pour autant concrétiser sa suprématie territoriale au tableau d'affichage. D'emblée, Aoudia déclenchait les hostilités et aurait pu ouvrir très tôt le score à deux reprises s'il avait fait preuve d'un peu plus de sang-froid devant la cage adverse (5' et 12'). Son compère Yahia-Chérif l'imitera quelque temps après en ratant d'abord l'immanquable devant la cage vide sur un centre bien appuyé du capitaine Meftah (17') pour buter ensuite à deux reprises sur un Gaouaoui des grands jours (20' et 23'). L'ASO Chlef se replie carrément en défense et la JSK en profite pour accentuer sa pression et Tedjar (25'), puis Meftah toujours offensif n'arriveront pas à tromper la vigilance de Gaouaoui (32'). Face à un tel ras de marée kabyle, les visiteurs attendront la 42' pour voir le gaucher Mekkaoui adresser un coup franc bien enveloppé et très mal renvoyé par la défense kabyle, visiblement surprise par ce sursaut d'orgueil de l'adversaire du jour, mais le capitaine Abbou ratait de très peu le cadre, alors que le dernier rempart kabyle Hadjaoui était masqué par toute une forêt de jambes. En seconde période, le coach chélifien Slimani tente de recadrer son échiquier en incorporant Ali-Hadji à la place de Gharbi dès la 48' de jeu, mais la JSK ne desserra pas l'étreinte pour autant même si les occasions de but se firent moins fréquentes. Face à une telle stérilité offensive, le staff technique kabyle réussit certainement un bon coaching en incorporant deux attaquants frais, en l'occurrence Azuka à la place d'Akkouche (60') et Brahim-Chaouch en remplacement de Douicher (66'). Cette nouvelle ébauche dans le compartiment offensif kabyle fut finalement concluante dans la mesure où le second nommé faillit ouvrir le score sur un coup franc direct bien brossé qui obligea Gaouaoui à étaler toute sa classe sur une parade spectaculaire (86'), et ce, avant de voir enfin le joker nigérian de la JSK Azuka réussir le coup de théâtre parfait en fusillant littéralement Gaouaoui de son pied gauche magique pour offrir une victoire inespérée, mais logiquement méritée pour la JSK. Et si le match en lui-même fut marqué par un fair-play remarquable, il est à regretter malheureusement que la fin de match fût mouvementée après la double expulsion des deux stoppeurs, Belkalem et Zaoui, pour coups réciproques à l'ultime minute 90'+ 5', avant que le défenseur international de l'ASO ne soit malheureusement agressé par un énergumène qui n'avait certainement rien à voir à l'entrée du tunnel menant vers les vestiaires.