Rencontré jeudi dernier lors de la cérémonie organisée en son honneur par l'APC de Bab-Ezzouar, l'attaquant international algérien Rafik Saïfi rassure les supporters des Verts quant à sa participation à la CAN. Dans cet entretien, l'ex-centre-avant d'Al-Khor révèle qu'il sera d'attaque lors de la première rencontre face au Malawi. D'ailleurs, il devait entamer avant-hier les entraînements avec le groupe. Liberté : Vous venez d'être honoré par votre ancien club, le NRBB, par le biais de l'APC de Bab-Ezzouar, on imagine que vous êtes fier de cette distinction ? Rafik Saïfi : C'est un grand honneur pour moi de me retrouver de nouveau auprès des miens. J'avoue que cela m'a énormément touché, car le NRBB est le club avec lequel j'ai fait mes premiers pas. Je suis fier aujourd'hui pour cette distinction, qui m'a fait vraiment plaisir. Je tiens à remercier tous ceux qui ont participé de près ou de loin à cette bonne et louable initiative. Le NRBB peut encore former des grands joueurs, à condition que les autorités locales lui donnent plus de moyens. Je ne vous cache pas que Bab-Ezzouar est devenu aujourd'hui un grand quartier qui peut former des futurs champions à l'avenir. Il faut seulement le doter en moyens humains et matériels. Croyez-moi, je suis vraiment très ému, cela prouve que l'Algérien est toujours solidaire avec les siens dans les moments difficile, le cas de Khartoum est le plus édifiant. Aujourd'hui, c'est toute l'équipe nationale qui a été honorée à travers moi. L'année 2009 est celle des grands succès pour l'Algérie. On présume donc que l'année 2009 restera à tout jamais gravée dans votre mémoire ? Et comment ! C'est une année riche en évènements. Cela fait belle lurette que l'Algérie ne s'est pas qualifiée à une phase finale de la Coupe du monde. Je suis content et heureux à la fois. J'ai cueilli le fruit de quinze années de dur labeur, mais j'ai aussi réussi à me qualifier avec tous mes coéquipiers au Mondial et à la CAN. C'est une consécration largement méritée et qui arrive au bon moment, car notre football a trop souffert. Il est temps de redonner à l'EN sa véritable place dans le gotha international. D'ailleurs, nous avons réussi à gagner des places dans le classement de la Fifa, cela prouve que nous sommes sur la bonne voie en attendant d'autres exploits à l'avenir. C'est le grand retour du football national sur le plan international... Je suis fier pour ce retour de notre équipe nationale pour occuper les premiers rangs. J'ai déjà joué avec l'ancienne génération qui était douée, mais n'a pas eu la chance d'aller loin pour diverses raisons. Cette nouvelle génération a travaillé et a trouvé auprès d'elle un président de la République acquis corps et âme à son équipe et à son pays, nous lui sommes tous reconnaissants pour tout ce qu'il a fait. Je suis sûr que sans son engagement, on ne serait pas là. On va donc tout faire pour honorer les couleurs de ce pays et lui donner la meilleure image lors de la CAN et du Mondial. Justement, vous abordez le volet équipe nationale, quelle évaluation faites-vous de la première phase de préparation à Castellet ? Cette première phase était beaucoup plus pour la remise en forme que pour un travail profond ; le sélectionneur national nous a parlé de l'avenir et ce qu'il attend de nous lors de notre campagne africaine. Je peux vous dire que le groupe est très conscient de la rude tâche qui l'attend. La CAN est une compétition très élevée, il va falloir cravacher très dur pour arracher le passage au second tour. Vous êtes apparemment sur la même longueur d'onde que Rabah Saâdane qui a, maintes fois, affirmé que la CAN s'annonce difficile pour les Verts. Il a raison le cheikh, il n'y a plus d'équipes faibles aujourd'hui, en Afrique, vous avez vu ce qu'a fait le Malawi en match amical contre l'Egypte. Donc, on doit se serrer les coudes et jouer tous les matches avec la même détermination qui nous a animés lors des précédentes sorties. Le tournoi final de la CAN est très élevé, il faut confirmer la belle santé de notre football. Beaucoup a été dit sur votre blessure qui risque de vous éloigner de la CAN. Qu'en dites-vous ? Vous me donnez là l'occasion de clarifier les choses. Je souffre d'une légère blessure qui n'est pas méchante comme le laissent penser certains. Je commence d'ailleurs les entraînements avec mes coéquipiers dès le début de la seconde phase à Castellet le 2 janvier prochain (ndlr : hier). Inchaâ Allah, je serai avec mes coéquipiers contre le Malawi le 11 janvier à Luanda pour le premier match de la CAN-2010 pour honorer l'Algérie. Décrivez-nous l'ambiance qui règne en ce moment au sein des Verts ? La même qui a prévalu lors des derniers matches face à l'Egypte, les joueurs sont solidaires et veulent démontrer que cette qualification n'est guère le fruit du hasard, mais c'est dû au travail et au sacrifice. Aussi, on est très concentrés sur la prochaine CAN. Même les nouveaux joueurs ont adhéré facilement au groupe à l'instar de Ziaya. Aucun problème, tous les nouveaux joueurs qui sont arrivés avant lui se sont très vite adaptés à la vie et à l'ambiance du groupe. Abdelmalek Ziaya est notre frère, on le connaît déjà. On dirait qu'il a plusieurs mois avec nous. Cette équipe nationale dispose d'une particularité spéciale, tous les joueurs se sentent comme des frères, c'est ça qui fait notre force. Récemment, les journaux qataris ont évoqué votre éventuel départ de votre club El-Khor. Peut-on connaître votre position par rapport à cette information ? Tout ce qui a été dit et écrit est complètement faux. Le président du club et l'entraîneur Bertrand Marchand ont infirmé cette information. Je suis bien à El-Khor et j'irai jusqu'au bout de mon contrat. Les mêmes organes ont fait la même chose avec Karim Ziani, donc on connaît leurs desseins à travers ce genre d'informations dénuées de tout fondement. Ils veulent nous toucher psychologiquement, mais on ne se laissera pas faire. Certains titres sont allés jusqu'à affirmer que vous étiez “déçu” par les journaux algériens qui ont repris cette information. Est-ce vrai ? C'est du n'importe quoi ! Je n'ai jamais dit ça ! La presse fait son travail voilà tout ! Mais là vous me donnez l'occasion d'évoquer un sujet important, certains journaux en Algérie veulent parler à notre place. Ils se donnent la liberté de choisir les propos. C'est comme cette histoire concernant ma retraite du football. Allez-y… J'aimerai bien que tout le monde le sache, jusqu'à l'heure actuelle, je n'ai encore rien décidé concernant ma retraite. Je suis étonné de lire ici et là que Saïfi va arrêter. Ce sont des gens qui parlent à ma place, c'est dingue ! Je vais clôturer mon parcours en beauté, mais je ne sais pas quand, seul Dieu le sait. Vous êtes le joueur qui a reçu la star Zinedine Zidane à Castellet, voulez-vous nous parler un peu plus de cette rencontre ? Il était vraiment content pour nous. Il a apprécié l'ambiance qui régnait au sein du groupe. On avait l'impression qu'il connaissait tout le monde. Au début, on était tous intimidés, mais ensuite, on s'est mis à rigoler. Zidane est un homme modeste. La simplicité, il n'y a pas mieux. Il voulait surtout nous féliciter pour notre qualification au Mondial. Il était vraiment content pour nous. On a dit aussi que vous étiez le seul qui était au courant de la venue de Zizou… C'est vrai, j'étais le seul au courant, car je connais sa famille depuis mon passage à Istres. Je savais que Zidane allait venir nous voir, mais je ne connaissais pas la date, car il voulait laisser cela secret. Même Saâdane n'était pas au courant. C'est pour cela que Zidane est arrivé à l'hôtel avec ses deux frères et un ami vers 23h30. Il a été chaleureusement accueilli par la délégation algérienne, qui était émerveillée par cette visite de courtoisie. Zidane sera toujours le bienvenu, car l'équipe d'Algérie appartient à tout le monde. Avoir le soutien d'un grand joueur, ça fait plaisir.