La déroute des Verts face au Petit Poucet du groupe A, le Malawi, a fait des dégâts. Cueillis à froid en ce début de la CAN par une formation inconnue au bataillon, les coéquipiers de Mansouri sont rentrés à la fin du match complètement groggy à l'hôtel Continental de Luanda, quartier général de la délégation algérienne. La mine abattue, les joueurs ont été très peu prolixes sur le sujet devant la presse, et certains ont même préféré éviter la moindre déclaration. Plusieurs d'entre eux, à l'image de Matmour, Bouazza, Bezaz et autres Belhadj et Ziani sont passés dans la zone mixte (réservée aux déclarations à la presse) du stade du 11-Novembre de Luanda, sans dire le moindre mot au moment où certains se sont “limités au smig”. Malgré les efforts la veille de Saâdane de remobiliser le groupe en perspective du second match, prévu ce jeudi contre le Mali, les joueurs affichaient une triste mine. Le scénario catastrophique a fait sortir également le président de la FAF, M. Mohamed Raouraoua, qui a exigé des joueurs “une revanche” contre le Mali pour ne pas transformer le voyage en Angola en un cauchemar. À ce titre, Raouraoua a carrément interpellé Saâdane à propos du visage moribond de l'équipe et aurait exigé une victoire contre le Mali. “On ne peut pas se permettre de jouer de la sorte, les joueurs doivent réagir vite, je veux des solutions et vite pour que les résultats suivent, nous n'avons pas le droit de décevoir notre peuple”, a du reste martelé Raouraoua lors de la réunion tenue hier avec les joueurs et le staff technique. Raouraoua réunit tout le monde et hausse le ton Du côté des joueurs, certains ont mal accepté la défaite, un gars comme Belhadj en est carrément malade allant jusqu'à crier haut et fort que “l'équipe n'a pas le droit de perdre de la sorte”. Idem pour Antar Yahia qui n'a pas joué, mais qui a estimé que “nous avons failli”. Une ambiance d'après-défaite qui risquerait certainement de s'aggraver davantage dans le cas d'un autre fiasco jeudi face au Mali. Raouraoua a donc tiré la sonnette d'alarme et secoué le cocotier. Pendant ce temps, Saâdane a préféré cogité, analyser ce qui n'a pas fonctionné et discuté à ce propos avec les joueurs en aparté ; Saâdane tente de comprendre les raisons de la déroute. Premier constat, l'animation de jeu n'a pas été brillante face au Malawi. Lemouchia longtemps titulaire en EN, relégué contre le Malawi au banc des remplaçants, revient officiellement dans l'équipe. Visiblement c'est Yebda, transparent contre le Malawi qui payera les frais de ce changement. Ces derniers concerneront aussi la défense et l'attaque. Des modifications seront apportées à ce niveau-là et peut-être qu'enfin Saâdane va daigner placer Matmour à son véritable poste, c'est-à-dire en second attaquant de pointe. Du coup, Raho pourrait être titularisé sur le flanc droit. Saâdane reviendrait donc au 4-4-2, résolument porté vers l'attaque, sachant que les Verts n'ont pas d'autre choix que gagner le match contre le Mali sous peine d'une élimination de la CAN dès la deuxième journée. Saâdane promet des changements : retour de Lemouchia… D'ailleurs, juste avant la séance d'entraînement d'hier qui a eu lieu au stade Quirios, Saâdane a confirmé à la presse présente les changements prévus dans la composition de l'équipe. “Nous allons trouver des solutions pour tenter d'améliorer notre jeu et cela passe par des modifications dans l'équipe, je ne peux rien dire pour le moment mais il y en aura”, dit-il. Saâdane a également déclaré que “Raouraoua a tenu une réunion avec les joueurs pour faire le point et surtout les secouer après la claque contre le Malawi. Les joueurs ont sans doute compris son message, nous aussi, il va falloir réagir pour redorer notre blason”, ajoutera-t-il. Pour ce qui est de la rencontre contre le Mali, Saâdane indique que son équipe n'a pas d'autre choix que de gagner. “Nous jouerons donc pour vaincre ; je pense qu'avec le fait de jouer à 17h et un taux d'humidité beaucoup moins important, on peut aspirer à une meilleure prestation”. Dans l'après-midi, vers 16h, sous un soleil de plomb, les Verts ont repris le chemin des entraînements dans une ambiance qui se veut rassurante. Ceux qui ont joué contre le Malawi ont effectué une séance de décrassage légère alors que les remplaçants se sont entraînés normalement sous les yeux des journalistes. Touché, l'avant-centre Ghezzal s'est contenté de quelques tours de piste. Nous apprenons, par ailleurs, à l'issue de l'entraînement que Meghni qui ressent toujours une douleur au genou sera absent encore une fois face au Mali. Antar Yahia aussi ne sera pas prêt pour reprendre la compétition. Même s'il s'entraîne, il devra encore patienter pour rechausser les crampons. Belhadj : “nous allons nous racheter contre le Mali” 17h15, l'entraînement prend fin dans une ambiance détendue ; les joueurs se prêteront au jeu des questions-réponses de journalistes présents et insisteront sur le fait de ne pas condamner cette équipe. “Je voudrais que la presse et les supporters algériens ne condamnent pas cette équipe qui a raté certes son premier match. Nous aborderons la rencontre du Mali jeudi avec un autre état d'esprit. Nous allons jouer pour gagner afin de faire oublier la lourde défaite. Nous en avons parlé entre nous et nous sommes décidés à nous racheter. Il faut continuer à faire confiance à cette équipe”, dira le défenseur Nadir Belhadj sur un ton ferme. Et d'ajouter qu'il “est conscient de la grande responsabilité qui pèse sur lui dans cette rencontre décisive”. Belhadj profitera de l'occasion pour démentir l'information faisant état d'une demande de son club Postmourth à la FAF afin que Yebda et lui-même soient libérés après l'attaque contre le bus de la sélection du Togo. Finies les questions, les Verts rejoignent le bus, direction l'hôtel Continental. Aujourd'hui, dernier entraînement avant le jour j. L'heure de vérité arrive déjà !