Sitôt arrivée, sitôt mis au pied du mur. L'équipe nationale de football cueillie à froid, dès le premier match de la Coupe d'Afrique des nations, par une surprenante formation du Malawi, absente de la CAN depuis 26 ans, est déjà condamnée à sortir le grand jeu pour sauver sa tête. L'équation est simple : les Verts doivent vaincre aujourd'hui pour revenir dans la course pour la qualification avant un autre rendez-vous explosif face au pays hôte, l'Angola, le 18 janvier prochain ; tout autre résultat que le succès ruinerait les chances des Algériens dans cette CAN et raccourcirait leur séjour en Angola. Du coup, le leitmotiv chez les Verts est la victoire et rien que la victoire, comme l'a souligné le coach Saâdane qui a indiqué que “la rencontre contre le Mali est notre dernière chance d'aspirer un jour à un rôle dans cette CAN”. Après la séance d'entraînement de mardi surtout consacrée à la récupération, sachant que les joueurs ont beaucoup souffert de la chaleur et de l'humidité lors de la rencontre face au Malawi, disputée à 15h, sous un soleil de plomb, les joueurs ont rejoint leur quartier général mardi soir dans une ambiance détendue. Les joueurs motivés “Cela ne sert à rien de se mettre la pression, dira Belhadj, il faut oublier la déconvenue face au Malawi et s'armer de volonté pour le match face au Mali. Nous sommes décidés à nous racheter et nous ne douterons jamais de nos capacités à nous qualifier au second tour. Il faut retrouver notre esprit de guerriers…” Touchés dans leur amour-propre, les joueurs veulent se faire pardonner et prouver que ce n'était là qu'un accident de parcours. “Il ne faut pas nous enterrer trop vite, nous avons des ressources qui ont fait de nous, il n'y a pas si longtemps, des héros”, ajoutera Belhadj. Avec donc un moral retapé, il ne reste qu'à trouver les raisons de la déroute face au Malawi et corriger tout cela au plus vite. “Nous en avons parlé entre nous, et avec le staff technique, chacun a fait son introspection ; c'est d'ailleurs ce genre de claque qui vous permet de revoir ce qui ne va pas, vous avez après une meilleure visibilité. Je crois que nous avons décelé les lacunes, maintenant il faut agir sur le terrain et tenter de battre le Mali”, nous confiera à ce titre le défenseur Bougherra. En effet, outre les réunions que le président de la FAF, M. Mohamed Raouraou, et le coach Saâdane ont tenu avec les joueurs pour les remobiliser, et dont nous avons fait l'écho dans notre édition d'hier, les joueurs ont beaucoup parlé entre eux. C'est une défaite qui les resserre, dira une source digne, ils veulent même en découdre au plus vite pour oublier “le cauchemar du Malawi”. Dans cette atmosphère plutôt rassurante, Saâdane conviera tout ce beau monde à une séance vidéo pour tenter de comprendre de nouveau ce qui n'a pas marché lors du match contre le Malawi. C'était hier entre 11h et 13h, à la salle des conférences de l'hôtel Continental. Images à l'appui de la dernière déroute, Saâdane pointe le doigt sur les faiblesses criantes et les erreurs monumentales commises contre le Malawi, sur le manque de combativité des Verts et sur le fait qu'ils ont en fait abordé le match avec une décontraction exagérée. Un non-match quoi qu'il ne faut absolument pas rééditer. Puis Saâdane change la cassette pour passer à celle de la rencontre Mali-Angola afin de décortiquer le jeu malien. Des failles sont repérées et expliquées, des points forts sont également repérés, tout aussi explicités. Le plan pour contrer le Mali se dessine. Saâdane insiste, et avant de lever la séance, il prononce un discours pour remobiliser encore une fois le groupe. “Maintenant, vous savez ce qu'il ne faut pas faire, à vous d'assumer vos responsabilités, vous pouvez battre le Mali, cela ne dépend que de vous !” martèlera Saâdane dans un silence religieux. Les joueurs ont compris les consignes : aujourd'hui, il s'agira de les appliquer rigoureusement sur le terrain pour assurer la victoire. Vers 16h, direction le stade de Quirios, pour le dernier entraînement avant la rencontre d'aujourd'hui. Contrairement à la veille, cette fois-ci la séance se déroulera à huis clos, les journalistes n'étant pas conviés à assister. Lemmouchia claque la porte La séance d'entraînement d'hier a été marquée par l'absence de Khaled Lemmouchia, qui ne s'est pas entraîné avec le groupe. Renseignements pris, il s'avère que le sociétaire de l'ESS, en apprenant qu'il n'allait pas être aligné d'entrée face au Mali, a décidé de claquer la porte. Selon une source sûre, la FAF ainsi que le staff technique ont décidé conjointement de mettre un terme à la collaboration de Lemmouchia avec l'équipe nationale. La même source ajoute que le joueur en question a été écarté du groupe et quittera Luanda dans les prochaines heures. En outre, les envoyés spéciaux sont obligés de suivre l'entraînement installés sur un balcon d'un immeuble avoisinant. De loin, on peut constater que Saâdane a eu une discussion de près de dix minutes avec Rafik Saïfi. L'échange des propos est nourri. Sans doute un rapport direct avec l'éventualité de voir Saïfi relégué au banc des remplaçants. D'ailleurs, Saïfi était en colère. Puis, les 23 joueurs sont conviés à un match d'opposition, les titulaires contre les remplaçants. Chaouchi, Laïfaoui, Belhadj, Bougherra, Halliche, Yebda, Mansouri, Bezaz, Matmour, Ziani et Ghezzal forment le onze type sur le terrain. Du coup, Saâdane passe à un système tactique en 4-3-3 avec une attaque avec trois points, à savoir Bezaz à gauche, Matmour à droite et Ghezzal dans l'axe. Derrière le trio Ziani, Yebda et Mansouri s'occuperont de l'animation de jeu et de la récupération. En défense, un quatuor avec, Laïfaoui, Bougherra, Belhadj et Halliche.