Plus de la moitié de la demande nationale est satisfaite grâce aux importations. Le programme Invest in Med a organisé, hier, à Alger, une rencontre entre acteurs euro-méditerranéens du secteur du papier. Plus de 30 entrepreneurs européens ont ainsi rencontré une cinquantaine d'entrepreneurs algériens et du sud de la Méditerranée. Cette réunion est prévue dans le cadre du projet PaperMed, soutenu par le programme Invest in Med, financé par l'Union européenne. Lors de cette rencontre, il a été présenté un large éventail d'activités et de produits du secteur dont la production de machines pour l'industrie du papier et sa transformation, conception et construction d'installations aérodynamiques et de génération de vapeur pour les usines à papier, logiciel d'automatisation, production de bobines... Outre les réunions d'affaires, différents ateliers et tables rondes permettront d'informer les acteurs économiques et sociaux aux thématiques du transfert de technologies, de la qualification des ressources humaines et des possibilités d'investissements directs en Méditerranée. L'industrie du papier en Algérie a enregistré une crise structurelle et une baisse dans la valeur du marché. Selon des statistiques officielles, les taux de productivité ont également baissé. L'industrie du papier et de l'impression dans le secteur public a enregistré un taux de croissance faible, estimé à moins de 11% en 2008. Ce taux est considéré parmi les plus bas enregistrés par le secteur industriel public. Ce recul trouve son origine dans l'ancienneté de cette industrie. Elle est apparue pour la première fois en Algérie, en 1896. Parmi les facteurs qui ont également engendré cette contreperformance, l'on note le manque de matières premières. L'Algérie est un pays dépendant de l'étranger en la matière. La baisse de la production du papier en Algérie est due en outre à la faible industrie de recyclage, la vétusté des moyens de production et le faible taux de productivité dans la plupart des unités. Des lacunes dans le domaine de la gestion et des réseaux de distribution persistent encore. Les importations en papier ont augmenté ces dix dernières années, de 420 millions de dollars à 600 millions de dollars par an. Une valeur qui reflète la faiblesse de cette industrie et les problèmes auxquels elle fait face. Dans notre pays, les inves-tissements privés dans les implantations d'industries qui transforment la matière première en produit fini reste encore insuffisant. Les besoins du marché algérien en papier et carton étaient estimés, en 2006, à 500 000 tonnes, satisfaits à raison de 55% par l'importation. À cette quantité, il y a lieu d'ajouter environ 95 000 tonnes d'emballage de regroupement et de transport (ERT) qui sont introduites chaque année en Algérie à travers tout le territoire national. Le coût moyen annuel des quantités consommées par le marché national a atteint donc 600 millions de dollars US auxquels s'ajoutent 84 millions de dollars US pour les ERT. Ainsi, la facture globale est évaluée à 684 millions de dollars US. Dans les trois ans à venir, elle dépasserait 1 milliard de dollars. La capacité de production est de 109 000 tonnes pour la pâte à papier. Elle est de 67 500 tonnes pour le papier impression écriture et de 21 500 tonnes pour le carton compact. La production du papier d'emballage est estimée à 66 500 tonnes. La majeure partie de la production nationale est l'œuvre du secteur public. Néanmoins, il est impératif d'optimiser les capacités de production existantes pour répondre au mieux à la demande du marché. Le domaine du papier, de l'impression et de l'édition constitue une opportunité de partenariat entre les opérateurs algériens et leurs homologues italiens. C'est dans ce sens que l'Institut italien pour le commerce extérieur (ICE) a organisé la rencontre d'hier. Selon son directeur général, M. Samuel Porsia, l'Italie exporte pour un montant de plus de 30 millions d'euros dans le secteur du papier. L'intérêt pour lui est de concrétiser des partenariats, notamment dans l'outil de production, c'est-à-dire les machines et autres équipements entrant dans l'industrie papetière, suivi d'un transfert de technologie. Par ailleurs, le programme Invest in Med est, faut-il le souligner, un réseau euro-méditerranéen d'organisations qui se consacrent à la promotion des investissements et à la facilitation des échanges commerciaux. Doté d'un budget de 9 millions d'euros, financé par l'UE, il renforce la collaboration entre PME et les échanges des meilleures pratiques.