Pas moins de 29 nouvelles brigades de gendarmerie seront opérationnelles vers fin 2010. Estimée à 45 % en 2009, la couverture sécuritaire atteindra, début 2011, un taux appréciable de près de 85 %. Les appels émanant des citoyens, des comités de villages et des associations se multiplient pour le redéploiement des unités territoriales. “Le crime est itinérant. Il n'a pas de spécificité rigide, encore moins un caractère régional ou local puisque toutes les circonscriptions subissent pratiquement les mêmes fléaux. En revanche, ce qu'il faut préciser, c'est que nous sommes arrivés à maîtriser la situation en Kabylie grâce notamment à la contribution des citoyens et aux appels incessants pour le redéploiement de nos unités dans les régions qui ne bénéficient pas de sécurité. Et nous ne pouvons que répondre à ces appels, voire associer les actes de dénonciation à ceux de la bravoure citoyenne qui fait face au crime sous toutes ses formes. À mes yeux, terroriste ou bandit, un criminel reste un criminel. Il vole, il pille, il déleste et il tue !” Le commandant du Groupement de la Gendarmerie nationale (GGN) de Tizi-Ouzou, le lieutenant colonel Salim Benazzouz, a affiché, jeudi dernier lors d'un point de presse, un optimisme mesuré quant au retour graduel de la sécurité dans la région. Qui aurait cru qu'en 2009 seulement un seul acte d'agression a été perpétré sur la RN12, axe Freha-Azzazga, alors que cette route était un véritable coupe-gorge il y a seulement trois ans ? M. Benazzouz l'affirmera et le clamera haut et fort précisant qu'un travail en profondeur a été engagé par ses 25 unités, actuellement opérationnelles, appuyées par les élites des sections de sécurité et d'intervention (SSI) pour s'attaquer aux noyaux durs de la criminalité et de la délinquance, mais aussi mettre fin à certains comportements de gangstérisme. Le conférencier citera, en ce sens, l'exemple d'un dealer de drogue et vendeur d'alcool sur la voie publique dans la localité de Mkira. “Les citoyens étaient à bout. Ils l'avaient dénoncé à maintes reprises, surtout qu'il écoulait sa marchandise entre une école et une mosquée. Nous l'avons arrêté et traduit devant la justice. Il a été placé sous mandat de dépôt. Notre intervention a été saluée, certes, mais sachez que nous sommes ici pour répondre aux besoins des populations de la région en matière de sécurité, et là où la vie devra reprendre ses droits, nous interviendrons”, expliquera encore M. Benazzouz. Il étayera ses arguments par les chiffres de la criminalité globale en affirmant que les unités du GGN de Tizi Ouzou ont enregistré, en 2009, 143 affaires liées au crime et 1 396 autres liées aux divers délits. Une baisse sensible par rapport à 2008, mais surtout à 2006 et 2007, sachant que seulement 215 personnes ont été impliquées dans les actes constatés, dont 94 individus sont placés sous mandat de dépôt. “Quel que soit le chiffre que nous avançons, ces actes ne nous honorent guère. Nous aimerions que la situation soit meilleure et que la tendance soit à la tranquillité et la sécurité des personnes et des biens. Notre retour graduel, oui, il y a un retour graduel de nos unités et je le confirme, a porté ses fruits.” Avec 4 affaires de drogue, 36 autres d'atteinte à l'environnement, 2 dossiers d'usage de faux, 30 cas de suicide, mais surtout 88 affaires liées aux personnes et aux biens, les gendarmes ont effectué plusieurs opérations coup-de-poing pour marquer un retour en force de l'autorité publique dans la région, selon M. Benazzouz, qui avoue que la grande majorité des dépôts de vente clandestins de boissons alcoolisées ont été fermés alors que d'autres ont été régularisés dans le cadre de la loi. Les chômeurs viennent en tête dans la classification des populations délinquantes, même si le GGN a enregistré l'implication de 3 mineurs et de 16 étudiants dans les crimes et les délits. Se réjouissant de la baisse de la mortalité due aux accidents de la circulation, M. Benazzouz a annoncé que 220 sinistres ont été enregistrés durant l'année 2009 qui ont causé 455 victimes, dont 54 morts et 401 blessés. Abordant d'autres crimes, comme les enlèvements et les actes de terrorisme, M. Benazzouz dira que “la Gendarmerie nationale n'a jamais cessé la lutte antiterroriste. Certes, on ne peut pas mettre un gendarme derrière chaque citoyen, mais nous anticipons dans notre action afin de venir à bout des poches de la criminalité sous toutes ses formes. Au risque de me répéter, un ravisseur, un bandit ou un terroriste, c'est la même chose ! Notre présence sera davantage remarquée, c'est une question de temps, tant que notre action se base essentiellement sur la sécurité du citoyen et tant que notre crédibilité est également définie par le même citoyen qui aspire à un cadre de vie meilleure”, conclura M. Benazzouz.