résumé : Lydia met une vieille robe, pour laver le linge de sa tante. Elle se sent bien ridicule dans cette tenue quand Samir et Kamélia viennent à la maison. Samir veut parler avec Houria de sa demande en mariage. Lydia a l'impression d'être torturée… 6eme partie Samir a un moment d'hésitation. Il semble chercher les mots et Lydia, de son côté, tente de retrouver son souffle. Elle est au supplice. Fermant les yeux, elle s'imagine aller le secouer pour le presser d'en finir. Elle a le sentiment et la certitude que ce n'est pas l'avenir de sa cousine qui se joue mais le sien. Elle en a le presque le vertige. Personne ne peut s'en douter. N'en pouvant plus, elle entre et lui demande : - Alors ? Elle veut bien se marier avec toi ? Sa tante a froncé les sourcils, surprise par son entrée soudaine, lui laissant douter de sa présence dans le couloir, depuis un moment. Mais elle ne lui fait aucune remarque. Samir, pressé de la sorte, répond enfin. - Elle le voudrait mais elle veut finir ses études avant. Je comptais sur vous pour lui faire entendre raison, la prie-t-il, les yeux toujours baissés. - Je refuse qu'elle renonce à ses projets pour un garçon aussi beau soit-il, réplique Houria. Et puis, vous êtes encore jeune. Lydia a un geste de victoire, persuadée que tout est joué et que Samir n'aura pas gain de cause auprès de sa tante. Elle retourne à la cuisine afin de prendre le plateau, les gestes plus sûrs. De nouveau au salon, parmi eux, plus détendue, elle les sert et pose devant eux l'assiette de gâteaux secs. Puis elle prend place près de sa tante. Elle fait comme eux et boit du jus. - Tu devrais les féliciter, lui dit Houria, alors qu'elle boit de travers. Ils ont fini par s'entendre... - Hein ? Comment ça ils ont fini par s'entendre ? s'écrie-t-elle, en devenant livide. Mais il y a juste un instant, tu n'étais toi-même pas d'accord. - Pas d'accord pour qu'elle renonce à ses études mais puisqu'il propose de l'attendre, répond Houria, où est le problème ? - Et vous allez vous fiancer ? les interroge-t-elle. - Non, répond Kamélia. On est ensemble, nos familles le savent. On officialisera à mon retour. Lydia soupire de soulagement. Trois ans, c'est long. Elle est persuadée que d'ici là, les choses auront changé. Kamélia loin du pays, elle aura tout le temps de prouver à Samir qu'il mérite mieux que trois années d'attente. Si elle avait été à la place de sa cousine, elle n'aurait pas hésité à dire oui et à officialiser. Elle ne le ferait pas attendre. S'il le voudrait, ils se marieraient tout de suite. Aux yeux de Lydia, les garçons comme Samir sont très rares. Qui d'autre aurait accepté que sa petite amie parte étudier pendant des années sans lui ? Qui aurait accepté d'attendre tout ce temps sans savoir si vraiment elle rentrera un jour ? - Tu ne les félicites pas ? Je peux savoir à quoi tu penses ? Les questions de sa tante la ramènent sur terre. Lydia s'efforce de sourire. - J'étais seulement surprise... agréablement, précise-t-elle, avant d'ajouter aux amoureux : Félicitations ! - Merci, dit Samir, avant de lui faire remarquer, sans rire : J'espère que tu ne conduiras jamais. Parce qu'au rythme où tu t'absentes pour penser, tu pourrais tuer sans t'en rendre compte. - Tu exagères, intervient Kamélia. D'habitude, elle rêve quand elle est seule, durant les cours. - Alors pourquoi maintenant ? Kamélia ne répond pas. Elle se lève et propose à Samir d'aller se promener. Ils prennent tout de suite congé. Houria ne le laissera pas partir sans l'embrasser tenant à lui prouver qu'elle l'accepte de bon cœur. Lydia les regarde partir, le cœur serré. Des larmes brillent dans ses yeux, regrettant déjà Samir. Houria les remarque et l'interroge sur sa tristesse. Bien sûr, elle ne lui dit pas dit son vrai tourment. - Quand je pense qu'elle va nous quitter, j'en ai le cœur malade de chagrin. A. K. (À suivre)