En effet, le site n'est pas approprié et aucune étude technique n'a été faite pour son choix. C'est une réelle plaie environnementale. En y accédant, on se rend compte de l'ampleur du danger qu'elle représente. “Nous avons adressé moult lettres aux autorités compétentes, particulièrement au président de l'Apc et à l'inspecteur de l'environnement de la wilaya dans lesquelles nous avons fait le point sur le risque et les conséquences non moins fâcheuses de la décharge publique placée sur le lit de l'oued Tintaihet, à quelques encablures du village Inzaouen, situé à moins de 4 km de la ville de Tamanrasset. On nous a promis de trouver une solution idoine à cet épineux problème. Mais, à notre grand désespoir, l'attente ne fait que durer. La fumée qui se dégage des incinérations de déchets constitue une menace inéluctable sur la santé de nos mômes. L'air devient toxique et impur à la respiration. Pis encore, la fumée se formant en nuage plane sur toutes les maisons des bourgs et faubourgs mitoyens, notamment Azerzi, Ankouf, Soro, Tabarkat et Adriane. Faut-il attendre l'irréparable pour intervenir ?” se lamente le président de l'association caritative Adam pour la solidarité sociale et le soutien aux malades, M. T. Brahim, qui nous a accompagné sur le lieu de la décharge pour faire notre constat. En effet, le site n'est pas approprié et, selon notre interlocuteur, aucune étude technique n'a été faite pour son choix. C'est une réelle plaie environnementale. En y accédant, on s'est rendu compte de l'ampleur du danger qu'elle représente. Les clandestins ressortissants des autres pays d'Afrique y ont trouvé source de vie et un gagne-pain qui rapporte. Ils farfouillent partout pour glaner des objets ou tout autre produit recyclable qu'ils peuvent fourguer même à bas prix. Ils y passent toute la journée. La tête couverte de nuée d'insectes nécrophages et de mouches. Ils déclenchent le feu ici sans se soucier de l'ennui qu'ils causent aux habitants. Ayant pris la fuite en les approchant, Ils ne nous ont pas laissé l'occasion de les interroger. Djemaâ Sidi, la soixantaine passée, nous dit dans un mécontentement à peine contenu : “Nous sommes exposés au danger d'asphyxie. Ces souadine (ressortissants africains) sans scrupule nous causent beaucoup d'ennui. Ils n'ont pas d'horaires fixes pour les incinérations. Ils ont fait de cette décharge une source pécuniaire au détriment de notre santé.” Sur le même ton, Fatma Toukhtoukh, rencontré au village Inzaouen, flanquée de sa marmaille, clame : “Nous sommes étouffés. On préfère rester à l'extérieur que de saluer la grande faucheuse à l'intérieur de nos demeures, entre quatre murs couverts de fumée émanant des ordures.” Notre surprise fut grande quand on a interrogé ses enfants. La toux a fait des siennes. Ils sont tous, au grand dam de leurs parents démunis, atteint de maladies pulmonaires. À ce sujet, Mme Toukhtoukh fait remarquer que cette maladie s'est répandue dans tout le village et, par malheur, “on ne dispose d'aucun moyen de transport pour les évacuations d'urgence vers l'hôpital de la ville, distant de pas moins de 5 km. Les malades ayant piqué des crises bronchiques doivent leur salut aux propriétaires de véhicules privés bienfaiteurs qui ont toujours répondu à nos appels de détresse même tard la nuit”. Abondant dans ce sens, M. T. Brahim n'a pas manqué de raconter le calvaire qu'il a vécu lors de l'évacuation de son père atteint d'une grave maladie pulmonaire. “Il a rendu l'âme une semaine après”, nous dit-il. “La commune de Tamanrasset dispose d'une importante superficie, et il existe des endroits plus appropriés pour la décharge publique”, note, pour sa part, M. Medah Akhorhal, ancien gardien à ladite décharge. Après 3 ans de travail soldés par une maladie chronique et une perte marquante de son ouïe, il insiste sur la délocalisation de ladite décharge espérant que son expérience ne soit pas vécue particulièrement par les villageois désœuvrés en quête de travail à tout-va.