Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a confié hier à Paris qu'il ne “désespérait pas” de voir le président français Nicolas Sarkozy changer d'avis sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. “Je ne désespère pas. Je pense que M. Sarkozy peut réviser son approche”, a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec quelques journalistes, avant de rejoindre le président français pour un déjeuner de travail. À son arrivée au pouvoir en 2007, Nicolas Sarkozy a fait de la France l'un des plus farouches opposants à l'entrée de la Turquie dans l'UE, estimant qu'elle ne faisait pas géographiquement partie de l'espace européen. Avec Berlin, la France propose aux Turcs un “partenariat privilégié”, plutôt qu'une pleine adhésion. Recep Tayyip Erdogan a énuméré les arguments en faveur de l'adhésion, comme le rôle que peut jouer la Turquie comme pont entre l'Occident et le monde musulman, et insisté sur le niveau d'avancement de son pays dans les réformes. “La Turquie remplit beaucoup plus de critères que certains des 27 Etats membres, qu'il s'agisse des critères politiques (dits de Copenhague) ou des critères économiques de Maastricht”, a-t-il déclaré. Candidate de longue date à l'adhésion, la Turquie n'a engagé des négociations d'adhésion qu'en 2005, mais celles-ci se heurtent à l'hostilité générale de certains pays et aussi à des obstacles plus concrets, comme la question chypriote.