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“Les agents de l'administration seront instruits de ne rien imposer” Zerhouni à propos du voile et de la barbe sur les photos du passeport et de la cni biométriques
Très à l'aise, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Noureddine Zerhouni, s'est visiblement bien préparé à fournir de plus amples informations sur la procédure à suivre dans la délivrance du passeport et de la carte d'identité nationale biométriques, et à corriger certaines incompréhensions sur des mesures, qui ont suscité aussi bien de l'inquiétude que de la révolte chez les citoyens. Sitôt la cérémonie de sortie de la 23e promotion des officiers de police et la 11e promotion des officiers de police de l'ordre public – baptisée au nom du défunt directeur général de la sûreté nationale Ali Tounsi –, organisée à l'école de police de Châteauneuf, le membre du gouvernement a animé une conférence de presse qu'il a pratiquement réservée aux nouveaux documents de voyage. Ainsi, il a commencé par rappeler que les passeports et cartes d'identité nationale font aisément l'objet de falsification. “La meilleure façon d'éviter le faux et usage de faux et d'identifier les personnes est la biométrie, qui possède ses propres techniques”. Il a indiqué, dans le sillage, que les techniciens de son département ont mis quatre ans pour préparer le projet. “Nous avons consulté des experts des techniques d'identification scientifiques et des exégètes”, a-t-il précisé, comme pour anticiper sur l'inévitable question relative à la condition de mettre sur les documents officiels des photos sans barbe et sans voile. Bien qu'il ait asséné, d'un ton ferme, que ni l'Etat ni le gouvernement, ni le ministère de l'Intérieur n'envisagent de reculer sur cette mesure, attestant que “nous avons toujours été constants dans nos positions”, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivité locales a affirmé qu'il n'a jamais été question de contraindre la femme voilée à se découvrir la tête totalement ni à l'homme de raser sa barbe. Il a informé que les agents de l'administration seront instruits, par son ministère, de ne rien imposer, mais plutôt de tenter de convaincre les personnes concernées d'exposer le visage du haut du front à la base du menton et les oreilles (pour les femmes) et de se présenter sans une barbe trop fournie. “Si des personnes rejettent ces mesures, elles n'ont qu'à assumer leurs responsabilités si, au cours de leurs voyages, elles étaient soumises à des fouilles qui touchent à leur dignité et leurs convictions religieuses”, a prévenu M. Zerhouni. À propos des renseignements personnels sur des camarades de classe, d'université ou du service national ainsi que sur des collègues de travail, à mentionner sur le formulaire de demande d'un passeport ou d'une carte d'identité nationale, le membre du gouvernement a expliqué que l'élément de base de l'identification d'une personne est l'acte de naissance. Ce document sert de référence à l'enquête administrative et policière. Il a noté que ces enquêtes sont difficiles à mener eu égard à la taille importante de la population des grandes villes, notamment Alger. “Nous avons pensé alors à des garants pour le demandeur de passeport, c'est-à-dire des personnes qui le connaissent et qui peuvent confirmer son identité”. Il a ajouté que l'intérêt de cette condition est de réduire considérablement les délais de délivrance du document de voyage. “Si le candidat donne de nombreux noms de connaissances adultes sans antécédents judiciaires, le passeport lui est délivré en quelques jours. Sinon la procédure peut prendre des mois”, a-t-il conseillé. Il a soutenu que le projet est passé du stade de l'expérimentation dans deux daïras (El-Harrach et Bab El-oued) à la phase pilote dans 64 daïras (au moins une circonscription par wilaya). “Si des dysfonctionnements apparaissent pendant cette phase, nous avons le temps de les rectifier avant la date butoir imposée par l'Organisation de l'aviation civile internationale, fixée au mois de novembre 2010. Nous allons essayer de ne pas dépasser les délais actuels dans la généralisation du passeport biométrique”, a poursuivi le ministre. Il a précisé que pour les cas d'urgence (maladie, décès…), il est possible de donner des passeports non biométriques, mais d'une validité limitée dans le temps. M. Yazid Noureddine Zerhouni a certifié que son département n'a acquis, jusqu'alors, aucun équipement afférent à la biométrie. “Nous n'avons pas encore lancé d'appels d'offres pour l'achat de ces équipements. Les daïras fonctionnent actuellement avec un matériel datant d'environ cinq ans, prêté par la Gendarmerie nationale. Les documents seront imprimés à l'hôtel des monnaies”. Il a ajouté que dans un premier temps, les fournitures (puces, supports et couvertures des passeports) seront importées, “mais notre ambition est de les fabriquer en Algérie”. Il a indiqué, au passage, que le premier passeport biométrique devrait être imprimé, au plus tard, au mois de juillet prochain.