Le tribunal criminel près la cour d'Alger a confirmé, dans son audience de jeudi, la première condamnation contre le nommé M'hamed Benyamina connu sous le nom de Abou Leith El-Djazaïri. Il a été condamné à trois ans de prison ferme pour “appartenance et création d'un groupe terroriste qui activait à l'étranger”, à savoir Ansar El-Feth, une cellule terroriste qui coordonnait avec l'organisation d'Oussama Ben Laden Al-Qaïda dans biled Rafidine (en Irak). Il faisait aussi l'objet d'un mandat d'arrêt par la justice française pour appartenance à une cellule du GIA qui planifiait des attentats ciblant le siège de la Direction de surveillance du territoire (DST, contre-espionnage), le métro parisien et l'aéroport d'Orly. L'accusé avait déjà bénéficié une première fois d'un non-lieu par le juge d'instruction du tribunal de Sidi-M'hamed, mais après appel du parquet, il sera condamné à trois ans de prison ferme. Après une année de détention, il sera libéré dans le cadre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Benyamina retournera en prison juste avant son embarquement pour la France à l'aéroport d'Oran en 2005. Il apprendra qu'un mandat d'arrêt a été lancé contre lui par la justice française. À l'époque, Tayeb Belaïz, le ministre de la Justice, avait expliqué que sa libération était la conséquence “d'une erreur judiciaire”. Pour Zerhouni, le ministre de l'Intérieur, Benyamina ne pouvait pas bénéficier des mesures de la charte vu son implication dans des attentats à l'explosif. En effet, les faits de cette affaire remontent à l'année 1993 quand M'hamed Benyamina, 38 ans et originaire de Tiaret, a quitté l'Algérie en direction de la Pologne comme harraga avant de rejoindre l'Allemagne où il demeura pendant des années. En 1998, il se rendit en France et s'installa dans la région parisienne, à Trappes (Yvelines). Et là, il se maria avec une Française et même décrocha un emploi chez un boucher. C'est lors de son séjour en France qu'il fera connaissance d'individus de nationalités algérienne et tunisienne avec lesquels il a créé le groupe Ansar El-Feth dans le but de soutenir les groupes armés qui activaient en Irak sous les ordres d'Al-Qaïda de Abou Mossaâb Zerkaoui, selon les révélations de son lieutenant le nommé S. Abderrahmane connu sous le nom de Abou Hammam, arrêté à Alger lors de son retour de Syrie. Mais au cours de l'audience, l'accusé a rejeté toutes ces accusations affirmant qu'il “n'est pas terroriste” et avoua connaître ces inculpés. Mais, a-t-il poursuivi : “Je ne me suis pas engagé avec eux quand j'ai constaté qu'ils étaient radicaux.” Et quand le président de la séance lui demanda un dernier mot, il déclara : “Je souhaite être relaxé pour rejoindre ma famille que je n'ai pas vue depuis 2005.” Le parquet général a requis la prison à perpétuité à son encontre. Le même jour, le tribunal criminel a examiné aussi l'affaire de l'accusé Boulgheithi connu comme étant “le conseiller commercial” de Ben Laden selon l'arrêt de renvoi. Il a quitté le pays en 1992 et s'est rendu aux frontières pakistano-afghanes où il reçut un entraînement sur le maniement des armes, et des cours sur les techniques d'attaque dans un centre spécial d'entraînement dans la région de Khost. Il s'est ensuite rendu en Afghanistan mais n'a pas participé aux combats en raison de la trêve en vigueur à ce moment-là. Les autorités pakistanaises l'ont extradé vers l'Algérie. Il a été relaxé une première fois avant l'appel du parquet général qui a requis 12 ans de prison contre lui. Le conseiller commercial de Ben Laden a été condamné après délibération à 5 ans de prison ferme.