La 5e réunion de la commission binationale algéro-sud-africaine s'est ouverte hier à l'hôtel Sheraton d'Alger, sous la présidence des deux chefs de la diplomatie, Mourad Medelci et Mme Maite Nkoana-Mashabane. Cette importante réunion intervient à l'occasion de la visite officielle qu'effectue depuis hier le président sud-africain Jacob Zuma en Algérie. Elle coïncide avec la célébration, le 25 mai, de la Journée de l'Afrique, qui aura pour thème cette année “le sport comme vecteur de développement de l'Afrique”. La réunion devrait être couronnée par la signature de nombreux accords de coopération. En outre, les chefs d'entreprise des deux pays, qui ont tenu leur forum d'affaires à l'hôtel Sheraton, ne devraient pas manquer de conclure de nombreux contrats de partenariat. Intervenant à l'ouverture des travaux de la commission binationale, Mourad Medelci a mis l'accent sur la volonté commune d'explorer et de créer des opportunités de partenariat. Il s'est félicité du fait que les deux pays aient atteint le stade où “ils travaillent comme une seule équipe”. Qualifiant les relations bilatérales de “partenariat d'excellence”, le chef de la diplomatie algérienne a rappelé la rencontre préparatoire tenue en mars dernier à Pretoria. Il a avoué que l'évaluation de la coopération bilatérale faisait ressortir que “nous n'avons pas atteint le niveau qui correspond à nos aspirations”. Même si les deux pays ont identifié un large éventail de projets de partenariat, et même si le cadre juridique encadrant ce partenariat existe, la concrétisation et le suivi de ces projets tardent à venir. Mourad Medelci a rappelé les grands axes de coopération sur lesquels les deux pays travaillent, à savoir l'énergie, la recherche scientifique, la défense, l'agriculture et la formation. Il a émis le vœu de voir les chefs d'entreprise sud-africains prendre la mesure des opportunités d'affaires qu'offre l'Algérie. Il a cité l'exemple du projet en cours de réalisation de constellation satellitaire conclu avec le Nigeria et le Kenya, pour indiquer la voie à suivre. Le chef de la diplomatie algérienne a affirmé que les deux pays ont convenu de la mise en place d'un comité de suivi chargé d'évaluer les projets communs. Enfin, Mourad Medelci s'est félicité de la convergence des positions des deux pays sur les questions régionales et internationales. De son côté, le chef de la diplomatie sud-africaine, Mme Maite Nkoana-Mashabane, a tenu à exprimer la reconnaissance de son pays au rôle joué par l'Algérie pour l'indépendance et l'émancipation de l'Afrique du Sud. “Je ressens la même chaleur d'accueil que celle ressentie par Nelson Mandela lorsqu'il a été accueilli durant les années 1960. Nous ne dirons jamais assez merci pour les efforts de l'Algérie.” Elle a tenu à souligner le rôle joué par l'Algérie dans la libération du continent, en soulignant que “mis à part le peuple sahraoui, tous les peuples de l'Afrique sont libres aujourd'hui”. Le chef de la diplomatie sud-africaine a mis l'accent sur le travail accompli dans le cadre du Nepad et insisté sur le renforcement de la gouvernance et des capacités de gestion des institutions de l'UA. À ce titre, elle a rappelé l'importance de la création du Conseil de paix et de sécurité de l'UA que préside l'Afrique du Sud. Elle a plaidé pour l'intégration de la BAD au sein des institutions de l'UA. Mme Maite Nkoana-Mashabane s'est longuement exprimée au sujet du conflit au Sahara occidental. “Le peuple de ce territoire lutte encore pour l'autodétermination. La poursuite de l'occupation de ce territoire soumet ce peuple à des conditions de vie inacceptables. L'Afrique du Sud continue à soutenir le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Le Maroc continue à extraire le phosphate de ce territoire, alors que les négociations entre les deux parties se poursuivent.” Au sujet des violations des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés, le chef de la diplomatie sud-africaine appelle le SG de l'ONU à saisir le Conseil de sécurité afin d'élargir le mandat de la Minurso à la surveillance de l'état des droits de l'Homme. Par ailleurs, elle a insisté sur la nécessité de se concerter autour des questions climatiques, en prévision du sommet de Mexico, mais surtout de celui que devrait abriter l'Afrique du Sud en 2011, dans la mesure où, dit-elle, les pays en développement émettent le moins de gaz, mais sont les plus affectés par les changements climatiques. Concernant la coopération bilatérale, elle a affirmé que les deux parties ont signé 26 accords, notamment dans les secteurs de l'énergie nucléaire, de la technologie, de la défense et du commerce. Pour elle, l'important est de parvenir à des accords réalisables. Le chef de la diplomatie sud-africaine conclura son intervention comme elle l'a débuté : “C'est un partenariat d'exception, basé sur le sang versé par nos aînés. Il faut leur faire honneur.”