Le FLN prépare activement, mais autrement, les prochaines échéances électorales. Une autre pratique qui se met en place depuis le 9e congrès du parti et qui est assise principalement sur une stratégie d'ouverture vers la société et les compétences. Après les commissions et le forum des opérateurs économiques, son centre d'études, d'analyses et de prospective a commencé à se mettre en place depuis hier. Placé sous la direction de l'ancien ministre de la Poste et des Technologies de l'information, M. Boudjemâa Haïchour, le centre est composé, selon le projet qu'il a présenté, de vingt-six panels dont deux ont été installés hier. Il s'agit d'un panel composé de chercheurs, universitaires et diplomates chargé du dossier géostratégie. Le second est chargé de la sociologie de l'électeur. Tous les domaines seront dotés d'un groupe de réflexion, des personnalités pas forcément des militants du parti, dont le travail va permettre au FLN d'avoir plus de visibilité et des éclairages supplémentaires avant de prendre toute décision. Analyses, prospective, études… comme dans les grands partis de par le monde. Evidemment, le FLN prend la précaution de préciser qu'il ne s'agit ni d'institutions et encore moins de se substituer à l'état ou au gouvernement. Si le vieux parti unique ratisse large et à une grande vitesse, pour rattraper le retard, il semble dans sa démarche abandonner sur son chemin ses organisations de masses, du moins celles qui restent encore sous sa coupe. D'ailleurs, il n'a à aucun moment été fait référence à ces organisations. Signe également de cette distance vis-à-vis, l'intention du parti de créer d'autres espaces pour la formation des militants parallèlement aux commissions déjà installées et aux panels du centre de recherche stratégique. L'ambition du FLN est de reconquérir le pouvoir, comme l'a affirmé son SG, M. Belkhadem, pouvoir qu'il n'a jamais totalement quitté, mais sa démarche semble trancher nettement avec les pratiques du parti à tel point qu'elle déroute les observateurs.