Le bureau central de l'état civil de Draâ El-Mizan qui gère les registres de plusieurs communes, à savoir ceux de la daïra (Draâ El-Mizan, Aït Yahia Moussa, Aïn Zaouïa, Frikat), ceux de Tizi-Gheniff, de M'kira et presque de toutes les communes du versant sud : Boghni, Bounouh, Aït Bouadou, Mechtras, Assi Youcef, hante les demandeurs de pièces administratives, notamment celles concernant les personnes âgées. Ces derniers temps, avec l'introduction du certificat de nationalité pour les dossiers du passeport biométrique et de la carte nationale d'identité électronique, le demandeur se livre à une véritable gymnastique. Il faut dire que toutes les archives des communes précitées sont centralisées au niveau de ce bureau depuis sa création jusqu'à l'ouverture des centres municipaux durant la guerre de libération nationale. Aujourd'hui, ce bureau est géré par la commune-mère (Draâ El-Mizan). En dépit de la contribution financière de certaines communes, le citoyen subit un calvaire au quotidien. Il doit se déplacer de sa commune d'origine jusqu'à ce bureau et repartir, dans la plupart des cas, bredouille, en raison de la pression exercée sur ce service. “Pour se faire délivrer un acte de naissance de mon père et de mon grand-père, j'ai fait quatre déplacements”, nous a déclaré un citoyen venu d'un village à l'extrême sud de la wilaya de Tizi Ouzou, à la frontière avec Chabet El-Ameur (Boumerdès), et plus précisément au village d'Aït Ouakli, dans la commune de M'kira. Des cas comme celui-ci se comptent par dizaines, pour ne pas dire des centaines. Même si le demandeur arrive à s'inscrire sur la liste ouverte à cet effet, il n'est pas tout à fait sûr d'obtenir ce qu'il demande. Car, faudra-t-il le mettre en exergue, la gestion des registres en vu de leur grand nombre, leur détérioration, la perte de certaines pages, les erreurs de transcription… ne facilitent pas la chose aux agents de cette administration, débordés par la forte affluence. En cas de perte d'une page, le citoyen doit faire des mains et des pieds pour aller solliciter la cour de Tizi Ouzou en vue de lui délivrer l'acte à partir de la deuxième expédition. Le P/APC de Draâ El-Mizan essaie tout de même de trouver des solutions en faisant participer les P/APC des municipalités concernées. Des P/APC, à l'image de ceux de Bounouh, d'Aït Bouadou ou encore d'Assi Youcef, délèguent des agents deux fois par semaine en vue de délivrer les actes de leurs concitoyens les ayant sollicités auprès de leurs états civils respectifs. Certes, ce sont des ébauches pour soulager un tant soit peu les demandeurs, mais cela reste encore insuffisant. Pour en savoir davantage d'éléments à ce propos, nous avons contacté le P/APC de Draâ El-Mizan. “Le problème se pose dans les registres que ces communes avaient pris pour s'en servir. Ils doivent les restituer après les avoir informatisés chez eux. Cela crée des situations qui pourraient être prétendues comme falsification de documents”, nous a-t-il répondu avant d'illustrer cela par un exemple. “Quelqu'un peut délivrer un acte portant la mention marié au niveau de sa mairie, comme il peut se faire délivrer le même acte comme étant célibataire. Ce serait très difficile à contrôler”, nous a-t-il expliqué. Dans le même sens, il nous a confié que les chefs de service de la réglementation des communes concernées se sont réunis avec le responsable de la Drag de la wilaya et que tout sera étudié au cas par cas. La réalisation d'une annexe administrative au sein même de l'APC de Draâ El-Mizan apporterait à l'avenir une amélioration, car ce bureau d'état civil aurait son autonomie. Il est à signaler qu'à l'avenir, la scannalisation des registres est prévue pour mémoriser toutes les données sur des logiciels. En tout cas, la gestion de cette administration centralisée cause d'énormes préjudices aux responsables de la commune de Draâ El-Mizan avec toutes les réclamations qui arrivent même au bureau du P/APC bien que cela dépasse la volonté de ce dernier.