Redorer le blason apparaît comme une étape inéluctable pour s'assurer la relance. Les dirigeants de Générale Assurance Méditerranéenne (GAM), conscients de cette réalité, prennent le taureau par les cornes et opèrent un bouleversement dans le fonctionnement de leur compagnie d'assurance. Ils optent pour un nouveau mode de gouvernance en la personne de M. Mohamed Omari, nouveau DG de GAM mais pas seulement. Il est question également d'une plus grande fluidité dans la communication interne à travers un comité exécutif qui fera office, quelque part, d'intermédiaire entre la filiale et le conseil d'administration de la maison mère. à noter que GAM est une société de droit algérien, propriété à 100% depuis 2007 de l'américain ECP Africa Fund II. En conférence de presse, hier à l'hôtel Sofitel, M. Vincent Le Guenou Co-CEO aux côtés de Nayel-Georges Vidal, vice-président, tous deux d'ECP, n'ont pas hésité à faire le déplacement pour aborder ce changement annonciateur de la volonté de faire de la GAM une compagnie compétitive dans le domaine des assurances en Algérie à plus forte raison que son chiffre d'affaires est “respectable par rapport à la concurrence”, selon ses responsables (le CA est de 2,1 milliards de DA en 2009 avec une croissance de 30%, soit 3 fois la croissance du marché). Pour se faire, GAM mise sur une plus grande efficience de ses 600 agents de vente de services répartis sur le territoire national et 400 points de vente, mais aussi et surtout sur des produits innovants comme fer de lance à l'image de l'assurance-santé. Celui-ci prendrait en charge des pathologies lourdes, qui est en soi un créneau porteur eu égard au besoin exprimé en la matière et qui permettra à la compagnie d'aspirer, en effet, à de nouvelles perspectives. Il est prévu aussi de lancer un produit couvrant le risque de montage construction et participer ainsi à l'essor de l'économie algérienne. En présentant sa stratégie et sa nouvelle vision de travail ainsi que sa nouvelle équipe, M. Omari s'attardera, pour sa part, sur la nécessité de faire preuve d'efficacité dans sa relation avec le client et la pertinence d'être en permanence à son écoute pour identifier les besoins réels. En homme de terrain qui cumule pas moins de trente années dans l'assurance et la réassurance en Algérie et à l'international et en sa qualité de membre délégué de l'International Union Of Aviation Insurers de Londres, le nouveau venu promet d'insuffler du sang neuf ô combien salvateur pour la compagnie dont la maison mère ne lésine pas sur les moyens pour lui assurer le soutien nécessaire en matière de logistique. D'autres projets en maturation toucheraient la création d'une nouvelle filiale pour le produit assurance-vie. Reste pourtant difficile aujourd'hui de parler d'un nouveau départ pour la GAM sans aborder son passif avec les clients d'une part, et ses démêlés avec les autorités algériennes d'autre part. Un héritage lourd assumé par les repreneurs, en l'occurrence ECP Africa Fund II PCC, un fonds géré par Emerging Capital Parteners depuis 2007 qui, à leur tour, ont trébuché sur l'assurance-frontière (2% de l'activité de la compagnie). “202 dossiers ont été réglés sur les 215 qui seront finalisés d'ici la fin du dead line fixé au 31 août prochain”, ont précisé les responsables, lors de cette rencontre expliquant que le recours au service d'un courtier étranger pour l'assurance-frontière n'a été, selon eux, qu'une “malencontreuse erreur et non une intention volontaire d'aller à l'encontre de la réglementation en vigueur”. Ils annoncent, en outre, la reprise de la commercialisation de ce produit dès que possible. Autre chapitre pénalisant dans le parcours de la GAM, les dossiers en souffrance de clients non indemnisés pour l'assurance-automobile. à ce propos, les responsables de la compagnie rappellent qu'il s'agit d'un héritage et que sur les 51 000 dossiers pas moins de 23 000 ont été réglés (entre 2007 et 2010) en coûtant la somme de 118 milliards de centimes et l'opération se poursuit.