Les derniers résultats des poules de la Ligue des champions ont ainsi clarifié la situation dans le groupe A dominé, comme on le sait, par l'Espérance de Tunis et ce sera donc bel et bien une superbe affiche JSK-TP Mazembe pour le compte des demi-finales de la plus prestigieuse des compétitions de clubs africains. L'attente aura été longue à Owerri où les joueurs ainsi que les dirigeants de la JSK attendaient fébrilement samedi après-midi à l'hôtel Concorde où ils avaient déménagé la veille après mille et un tiraillements avec les dirigeants du FC Heartland pour savoir finalement que leur prochain safari (c'est le cas de le dire !) les emmènera vers la lointaine Lumumbashi dans les profondes contrées du Katanga de l'ex-Zaïre. En fait, avant les verdicts de la dernière journée des poules, les Kabyles s'attendaient quelque peu à ce cas de figure, et ce fut sans surprise qu'ils ont appris la direction de leur prochaine destination. À ce titre, il faut savoir que les nostalgiques se rappellent bien cette période euphorique du début des années 2000 où la JSK avait dominé de la tête et des épaules la fameuse Coupe de la CAF, et ce, en remportant magistralement trois trophées consécutives, soit en 2000 avec le tandem Khalef-Sandjak, puis en 2001 sous la houlette de Kamel Mouassa et enfin en 2002 sous l'ère du Français Jean-Yves Chay. A priori cette demi-finale JSK-TP Mazembe constituera de belles retrouvailles entre deux clubs qui se connaissent bien, qui se respectent et qui gardent de bons liens d'amitié et d'excellents souvenirs de leur double confrontation en l'an 2000 où la JSK l'avait remporté largement au match aller à Tizi Ouzou sous la direction du coach bulgare Janko Guelov (5-0) avec un joli triplé du regretté Hocine Gasmi qui devait décéder tragiquement une semaine après au stade du 1e-Novembre lors d'un match de championnat JSK-USM Annaba. Malgré l'ampleur d'un score aussi sécurisant, les Canaris n'avaient pas le cœur au foot et avaient même demandé le report du match retour auprès de la CAF, mais en vain. À la guerre comme à la guerre, les Kabyles furent contraints de se déplacer à Lubumbashi malgré leur immense deuil pour concéder alors une courte défaite (2-0) dans un match fou où le jeune gardien de l'époque, un certain Lounès Gaouaoui, remplaçait au pied levé le keeper international Liamine Bougherara victime d'une intoxication alimentaire pour réaliser ses grands débuts internationaux et se permettre même le luxe d'arrêter deux penalties en cours de match dans un stade surchauffé par un public record. Dix ans après, les deux clubs se retrouvent avec un certain plaisir, mais à un étage supérieur de la hiérarchie continentale. Du côté kabyle, la plupart des joueurs et des dirigeants que nos avons pu accoster à Owerri, en marge du match contre les Nigérians du FC Heartland restent partagés dans leurs impressions quant à ce double duel contre Mazembe. “En toute sincérité, moi je n'ai pas de préférence mais cela nous motive de jouer contre le tenant du titre, surtout que nous avons l'avantage de jouer le match retour à Tizi Ouzou”, dira le capitaine d'équipe Laâmara Douicher qui en sait quelque chose pour avoir justement roulé sa bosse un peu partout en Afrique. “Il ne faut surtout pas s'enflammer et préparer sérieusement cette demi-finale contre Mazembe qui est une très bonne équipe. Je les ai vus jouer et ils sont très remuants en attaque mais recèlent quelques carences en défense”, dira de son côté le coach suisse Alain Geiger, qui a enregistré et visionné tous les matches de poules de la Ligue des champions et semble avoir une bonne idée sur les champions de la République démocratique du Congo qui, en fait, semble avoir perdu de leur verve de l'an dernier puisqu'ils ont quand même été accrochés par l'Entente de Sétif à Lubumbashi (2-2) et se sont imposés difficilement à deux reprises dans leur propre fief contre le Dynamos du Zimbabwe puis l'Espérence de Tunis sur le même score de deux buts à un. Enfin, l'autre entraîneur de la JSK, Kamel Bouhellal, lui estime que cette demi-finale est jouable. “Je n'avais pas de préférence au début, mais je pense que c'est bien d'éviter l'Espérance de Tunis en demi-finale car un derby maghrébin peut se jouer sur un petit détail. Donc, à nous de préparer sérieusement ce double rendez-vous contre Mazembe et j'espère que nous irons en finale pour une superbe confrontation contre l'ES Tunis ou Al-Ahly avec un certain goût de revanche.” Il est à rappeler que la JSK jouera sa demi-finale aller à Lubumbashi, le 3 octobre, et le match retour aura lieu le 17 octobre à Tizi Ouzou.