Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, s'est rendu hier à Syrte (Libye) pour prendre part aux travaux du Sommet extraordinaire de la Ligue des états arabes et au deuxième Sommet afro-arabe qui se tiendront les 9 et 10 octobre. Le Sommet extraordinaire arabe examinera principalement l'évolution des institutions de l'action arabe commune ainsi que l'initiative de politique arabe de bon voisinage avec les pays et régions limitrophes. La réforme de la Ligue arabe et de ses institutions a déjà fait l'objet d'un débat au Sommet d'Alger de 2005, au cours duquel des orientations ont été arrêtées en vue d'améliorer l'efficacité du travail des institutions arabes. Le deuxième Sommet afro-arabe, placé sous le thème du partenariat stratégique afro-arabe, s'inscrit, quant à lui, dans le cadre du renforcement continu des relations d'amitié, de solidarité et de coopération entre l'Afrique et les pays arabes. Il permettra d'établir le bilan de la coopération depuis la tenue du premier Sommet au Caire en 1977, et de définir les perspectives de son développement en vue de la porter au niveau de l'excellence des relations politiques qui existent entre les deux régions. L'objectif principal de ce sommet est le renforcement et l'élargissement des relations de coopération afro-arabe à travers notamment la promotion des investissements et du commerce en exploitant au mieux les potentialités économiques, financières, agricoles, énergétiques et minières que recèlent les deux ensembles. L'action arabe commune, la réforme du système de la Ligue arabe et la politique de voisinage, seront les principaux points à l'ordre du jour du Sommet arabe extraordinaire aujourd'hui à Syrte, a indiqué hier le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci. Ces deux questions avaient fait l'objet d'échange de points de vue par les ministres des Affaires étrangères, sur la base de la plate-forme qui a été préparée à partir du dernier Sommet arabe, a déclaré à la presse M. Medelci, peu avant l'ouverture des travaux de la réunion ministérielle préparatoire au Sommet arabo-africain prévu dimanche à Syrte. Le Sommet arabe, tenu en mars dernier à Syrte, avait confié, rappelle-t-on, à un groupe de cinq pays (Libye, Qatar, Yémen, Irak, égypte) de préparer la vision de ce que doit être la Ligue arabe, s'agissant aussi bien de l'aspect institutionnel que de ses capacités et son efficacité. Il a été également question de préparer une approche de ce que doit être la Ligue arabe dans ses rapports avec les autres entités géographiques, économiques ou culturelles. “Ce que nous avons retenu le plus, c'est que l'ensemble des pays arabes souhaitent avancer dans ces deux directions, mais en même temps, nous avons noté la nécessité de faire des pas mesurés et bien assurés pour que les vrais problèmes soient convenablement pris en charge”, a souligné M. Medelci. “Il est vrai que l'organisation (arabe) peut contribuer à l'efficacité de l'action arabe commune, mais il faut, à présent, clarifier la politique d'harmonisation de cette action de façon à la rendre plus cohérente et mieux adaptée aux enjeux extrêmement importants et qui dépassent largement la sphère arabo-musulmane”, a-t-il expliqué. S'agissant de la politique de voisinage, le ministre a rappelé que les pays arabes ont fait “beaucoup de progrès” et “jeté des passerelles de coopération et de partenariat avec plusieurs pays en Asie et en Amérique latine”, précisant que l'Algérie soutient, dans ce sens, le principe d'une démarche “bien réfléchie, en tenant compte des vues des uns et des autres”.