Le corps de l'adolescent, repêché au large des eaux internationales entre le Maroc et l'Espagne, se trouve aujourd'hui à la morgue de l'hôpital de Ceuta, l'enclave espagnole en terre africaine. La famille Bessoltane d'Ouled Boughalem, la commune maritime extrême-orientale de la wilaya de Mostaganem, vit au comble du désarroi et de la consternation. Prétendant au rapatriement de la dépouille mortelle de son enfant, elle s'est vu exiger une “note” de 7 000 euros. Une “fortune” pratiquement impossible à ramasser, d'autant plus que les parents du défunt parviennent difficilement à se procurer le pain quotidien. Le corps de l'adolescent, repêché au large des eaux internationales entre le Maroc et l'Espagne, se trouve aujourd'hui à la morgue de l'hôpital de Ceuta, l'enclave espagnole en terre africaine. Selon des sources proches de la famille du disparu, le cadavre a été formellement identifié par des ressortissants algériens dépêchés spécialement de France. Pour le rapatriement de sa dépouille mortelle, les autorités espagnoles auraient exigé un montant de 7 000 euros. Les proches, voisins et amis de la famille ont tenté une initiative de cotisation. De leur côté, des compatriotes émigrés en France et en Espagne ont entrepris une quête de fonds, en vue de rapatrier la dépouille dans les plus brefs délais, mais il semble qu'on est encore loin du compte. Abdallah, âgé d'à peine 16 ans, est porté disparu depuis le 2 octobre passé, au lendemain d'une tentative d'émigration clandestine, au même titre que quatre autres de ses camarades qui n'ont pas été retrouvés à ce jour. Vu son jeune âge, il a dû céder à la tentation de rallier “l'Eldorado ibérique”, en abandonnant ses études en classe de 4e année, après avoir échoué au BEM. De parents divorcés et fils unique de la famille, il vivait dans l'indigence, avec sa mère sans emploi, alors que son père est un malade mental. Une situation précaire qu'il cherchait à dompter en s'occupant de menues besognes, non moins précaires. Pour préparer son aventure périlleuse, l'adolescent aurait tout vendu, quelques habits, et même certains ustensiles électroménagers qui lui sont tombés entre les mains, afin de collecter le viatique nécessaire pour la traversée maritime.