Le réseau dont le cerveau est un Algérien résidant en France serait derrière le vol de 80 véhicules dont 25 à l'étranger. Les services de police judiciaire de la sûreté de wilaya d'Alger viennent de démanteler, cette semaine, un important réseau transfrontalier de trafic de véhicules haut de gamme. Dix grosses cylindrées ont pu être récupérées et 11 personnes impliquées arrêtées. Les mêmes services ont récupéré, durant le mois de septembre dernier, 49 véhicules volés en Europe, entre autres, et dotés de faux dossiers de base. Ce réseau, dont le cerveau est un Algérien résidant en France, serait derrière le vol de 80 véhicules, dont 25 à l'étranger. Cette affaire a nécessité environ un mois d'investigations. Les enquêteurs se sont déplacés dans plusieurs wilayas telles que Blida, Bouira, Constantine, Tébessa, Oran et Batna, avons-nous appris auprès du commissaire divisionnaire et chef de la PJ de la SW d'Alger, Boualem Belassel, lors d'une rencontre organisée par la cellule de communication de la sûreté de wilaya d'Alger. C'est suite à un constat de recrudescence du phénomène de vol et de trafic de véhicules que la SWPJ a établi un plan d'action se basant en premier lieu sur le renseignement, ce qui a permis le démantèlement de ce réseau constitué de 11 personnes dont des intermédiaires et complices dans plusieurs wilayas. Le chef de ce réseau, un Algérien résidant en France, est âgé de 50 ans. Les membres du réseau ont été présentés devant le procureur près le tribunal de Sidi M'hamed qui a placé 8 d'entre eux sous mandat de dépôt et 3 autres sous contrôle judiciaire pour les chefs d'inculpations d'“association de malfaiteurs, faux et usage de faux, trafic international de véhicules, crime organisé transfrontalier.” Les documents administratifs ne sont pas sécurisés en Algérie “Le démantèlement de cet important réseau a eu lieu après un recoupement de renseignements et une vérification des dossiers de base”, nous explique le responsable de la PJ qui n'a pas manqué de mettre en exergue la coordination des différents services de sécurité et surtout la justice d'autant que les enquêteurs se sont déplacés dans plusieurs wilayas. Le commissaire divisionnaire Belassel a précisé que le vol de véhicules a connu une hausse à cause de la facilité de la vente des véhicules en l'état ou en pièces détachées suite à l'interdiction de l'importation de pièces détachées, ceci d'autant que les utilisateurs préfèrent la pièce détachée d'occasion puisqu'elle est d'origine. La vente de ces véhicules volés est facilitée aussi par les réseaux spécialisés dans la falsification des documents, notamment les cartes grises, qui “ne sont pas sécurisées en Algérie”, sachant que les documents ciblés par ces réseaux sont les actes de vente, les cartes jaunes délivrées par les services de wilayas avec des souches aux concessionnaires, ce qui a poussé d'ailleurs les services des wilayas à interdire récemment la prolongation de la validité de la carte jaune. Fausses déclarations de vol pour échapper à la douane Les trafiquants recourent, selon l'enquête, à la falsification des factures de vente afin de constituer un nouveau dossier au véhicule volé. Ils se servent de la collaboration de chômeurs en contrepartie d'une somme de 10 000 DA juste pour déposer un dossier en leur nom avant son transfert vers une autre wilaya. “La fiche de contrôle existe, ce qui écarte le doute”, nous explique le commissaire principal Mustapha Bourass, chef de la BRI qui nous révèle un autre phénomène tel que les fausses déclarations de vol de véhicules touristiques. “Ces personnes simulent le vol de leur véhicule afin d'avoir une déclaration de vol suite à une plainte déposée auprès des services de sécurité alors que les investigations ont prouvé qu'ils ont plutôt vendu leurs véhicules aux membres de ces réseaux.” Les faussaires ont procédé même à la falsification des cartes grises authentiques, en l'absence d'un service central des cartes grises. Parmi les véhicules saisis et récupérés, des voitures importées de l'étranger dans le cadre de la licence des moudjahidine qui ont été “détournées” au profit de ces réseaux. À la veille du Ramadhan dernier, 14 véhicules volés ont été récupérés, rappelle-t-on, par la BRI de la SWPJ d'Alger.