La Fifa a fait son beurre sur le dos des Sud-africains ! Voilà un bon trimestre que les feux de Dame Coupe du monde se sont éteints, laissant la place aux comptes. Après l'euphorie et la liesse des jeux, le gouvernement sud-africain découvrent, avec effarement, un trou de 2,1 milliards d'euros. Zuma, qui attendait des dividendes, s'est rasséréné : les pertes pour l'économie de son pays sont énormes. Surtout en ces temps de crise mondiale qui n'a pas épargné l'Afrique du sud. Un pays complètement inséré dans les marchés mondiaux, mais avec des fractures sociales incommensurables. Au point où les noirs sud-africains se détournent aujourd'hui du mythique parti de l'icône Mandela. À la dernière grande réunion de l'ANC, le président Zuma s'en est tiré de justesse. Il est sous haute surveillance, de la part notamment des syndicats, le vrai réacteur du parti fondateur de la toute et aussi mythique “nation arc-en ciel”. Pour les syndicats, les milliards investis pour le Mondial auraient pu être affectés à d'autres priorités. 40% de la population sud-africaine, 7,5 millions de personnes, sont sans emploi, 8,4 millions vivent dans des bidonvilles, des logements sont nécessaires pour au moins 12 millions de personnes… Le Mondial de foot a fait grimper le tourisme en Afrique du Sud de 25% en juin par rapport à la même période de l'année précédente, mais l'argent est tombé dans l'escarcelle des tours operators occidentaux et qui sont liés à la Fifa ! Début septembre, l'œuvre suisse d'entraide ouvrière (Oseo) a publié un rapport accablant sur les conséquences sociales et économiques de cet événement inédit sur le sol africain. Selon l'étude, les coûts pour le gouvernement sud-africain s'élèvent à 4,1 milliards d'euros au lieu des 241 millions prévus ! Les projections initiales prévoyaient que le pays, en raison principalement de rentrées fiscales supplémentaires, bénéficie d'un gain de 526 millions. En réalité, le Mondial a entraîné une perte nette de 2,1 milliards. Détenant les droits sur les marques officielles, la Fifa a ainsi imposé des règles mercantiles draconiennes, à commencer par des zones de restriction d'un kilomètre autour des stades accueillant les matches. Les marchands ambulants sud-africains étant les grands perdants de l'opération. L'Afrique du sud aura tout de même gagné quelques infrastructures publiques de transport et d'énergie, des stades, un train à grande vitesse dans la capitale la reliant à l'aéroport. Si le Mondial 2010 a été un gouffre pour l'Afrique du Sud, en revanche, la Fédération internationale de football (Fifa), sise à Zurich, se porte comme un charme. Le rapport assure que la Fifa a enregistré un gain de plus de 2,2 milliards d'euros, soit une hausse de 50% de ses bénéfices par rapport à la Coupe de 2006 en Allemagne. Celui-ci est réalisé grâce à la commercialisation de droits TV et marketing, des domaines dans lequel la Fifa refuse de partager. Pourtant, la Fifa est une association à but non lucratif, donc toutes ses recettes devraient être réinvesties dans le football. Le Brésil a maintenant toute l'expérience de l'Afrique du sud pour inciter la Fifa au partage équitable.