La venue à Oran, jeudi dernier, du ministre de l'Energie, M. Chakib Khelil, était officiellement motivée par le démarrage des travaux de la station de dessalement de l'eau de mer au niveau de la zone industrielle (ZI) d'Arzew. Mais, tout dans cette visite d'apparence banale indiquait que les véritables raisons étaient à trouver ailleurs. Et pour preuve, les journalistes qui effectuaient la couverture ont été empêchés, à un moment donné, de suivre M. Khelil qui, au niveau de la ZI d'Arzew, s'est éclipsé pour, semble-t-il, rencontrer les dirigeants de la société algéro-française Safir où vient d'éclater un conflit entre les travailleurs en grève et le nouveau staff de cette entreprise d'ingénierie et de réalisation. Une rencontre qui nous a été confirmée par les représentants syndicaux de Safir. Le cortège officiel était passé devant le siège de cette société où une dizaine de travailleurs avaient déployé des banderoles, espérant que le ministre daignerait s'arrêter pour aller à leur rencontre. Les quelque 80 salariés de Safir ont déjà observé 3 jours de grève en juillet pour dénoncer “la politique managériale de la nouvelle direction et les menaces de licenciement et de compression”. Une grève illimitée avait été programmée pour début septembre. En fin de journée, lors d'un bref point de presse, le ministre de l'Energie s'est exprimé sur cette affaire, ne voyant dans ce conflit qu'un “problème de communication” ! Plus loin, M. Chakib Khelil, visiblement gêné, finira par dire qu'il n'y aurait pas de compression : “Safir a un plan de charge conséquent. L'idée du partenaire français était de diversifier les activités en créant un nouveau créneau dans les télécommunications.” Au cours de sa conférence de presse, le ministre refusera de se prononcer contre le harcèlement subi par les journalistes, suite aux scandales qui ont été dévoilés cet été. Pour sa part, le ministre dira qu'il a usé de son droit de réponse. F. B.