Le secteur oléicole participait à plus de 60% au taux de croissance de la wilaya de Béjaïa. Suite au niet du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, les oléifacteurs de la wilaya de Béjaïa ont revu à la baisse leur exigence. Il faut dire que M. Rachid Benaïssa a été catégorique quant à l'effacement de la dette des agriculteurs : “Le dossier est clos !” a-t-il martelé, dernièrement, en marge de la rencontre avec l'Union nationale des paysans algériens (Unpa). Au risque de tout perdre, les oléifacteurs ont, par le biais de leurs représentants, demandé “un rééchelonnement de leur dette et l'effacement des pénalités de retard”. Lesquels représentants n'ont pas manqué d'insister, depuis bientôt deux ans, sur le fait que l'oléifacture est un segment important de la filière oléicole, comme le révèle d'ailleurs l'article 3 du décret exécutif n°96-63 du 27 janvier 1996 définissant les activités agricoles et fixant les conditions et les modalités de reconnaissance de la qualité d'agriculteur : “Est réputée agricole, toute activité qui a support l'exploitation ou qui se déroule dans son prolongement, notamment le stockage, la transformation, la commercialisation et le conditionnement des produits végétaux ou animaux, lorsque ces produits sont issus de l'exploitation.” En vain. Plus encore, ils ont insisté, dans leurs démarches, sur le fait que le secteur oléicole participait à plus de 60% au taux de croissance de la wilaya de Béjaïa. Cependant, si l'argument avait fait mouche auprès de la Chambre d'agriculture, dirigée par des agriculteurs et des techniciens issus de l'administration, cela ne semble pas avoir été le cas auprès du ministère de tutelle. Ils ne peuvent pas ignorer, a-t-on regretté, le fait que les oléifacteurs subissaient, à l'instar des oléiculteurs, les contrecoups des effets négatifs du climat. Sans oublier les incendies récurrents des “étés kabyles” qui ravagent des centaines, voire des milliers d'oliviers. Les mauvaises récoltes successives, qu'a connues la wilaya de Béjaïa qui détient quelque 50% du parc oléicole national, sont aussi à l'origine de l'inflation du prix de l'huile, fixé à 500 dinars le litre. Ajoutez à tout cela, a-t-on poursuivi, le fait que les 22 oléiculteurs de Béjaïa ne soient pas protégés par un fonds de garantie, comme c'est le cas chez les autres investisseurs agricoles ayant transité par le biais des dispositifs Ansej ou Cnac. Pourtant, on était convaincu que les autorités politiques avaient été sensibilisées à cette réalité. Le premier magistrat du pays, M. Abdelaziz Bouteflika, avait énoncé, dans son discours, prononcé le 28 février 2009 à Biskra, un certain nombre de mesures dont la plus symbolique concernait directement les oléifacteurs. Extrait : “La production d'huile d'olive accédera à un soutien particulier qui sera étendu à l'acquisition de matériels destinés à la réalisation d'huileries ainsi que des capacités de stockage et de conditionnement de la production.” Mais sur la liste des agriculteurs et éleveurs devant être dispensés des remboursements au niveau des agences Badr, point de trace des oléifacteurs. “Bien que l'UNPA n'ait pas omis de les porter sur la liste transmise au ministère afin de bénéficier des dispositions”, a affirmé un oléifacteur de la wilaya de Béjaïa. Pour rappel, les oléifacteurs de Béjaïa ont dû sacrifier une partie de leur parc automobile, voire vendre des parcelles de terrain, pour éponger une partie de leurs dettes.