Le Centre Echaâb des études stratégiques a débuté son cycle de conférences, pour le mois courant, en organisant hier une rencontre consacrée à la Déclaration du 1er-Novembre 1954. “Cette Déclaration est très importante”, a déclaré d'emblée l'historien et chercheur Lahcène Zeghidi, en précisant qu'il s'agit là de “l'extrait de naissance de la Révolution de 1954”, voire même d'une proclamation relative au “destin” du peuple algérien. L'ancien directeur du Musée du Moudjahid a ensuite livré sa lecture sur ce grand événement, le présentant comme le fruit d'un travail de recherche et d'entretiens avec certaines personnalités du mouvement nationaliste. Dans ce cadre, M. Zeghidi a souligné que l'analyse de l'année 1954 ne saurait être détachée de celle des années précédentes, encore moins du contexte international et du bouillonnement caractéristique de l'époque, en insistant sur l'impact notamment de la création de l'Organisation des Nations unies (1945), de la proclamation de la Déclaration de l'ONU sur les droits de l'homme (1948), du vent indépendantiste dans les pays musulmans et africains, ainsi que dans les colonies françaises, sur la Révolution algérienne. Selon lui, le mouvement national est “entré dans une nouvelle phase” après les massacres du 8 mai 1945, celle de “la rupture” avec le colonisateur. “La Déclaration du 1er-Novembre 1954 n'est pas venue suite à un vide politique, c'est le résultat des conditions et d'un contexte international”, a révélé l'invité d' Echaâb. Ce dernier a même laissé entendre que la question du déclenchement de la lutte armée “à l'échelle maghrébine, - était dans l'agenda, en août 1952”. L'historien a en outre observé que derrière le zaïmisme et les conflits qu'il a engendrés au sein du mouvement national, particulièrement au PPA et au MTLD, se posait la lancinante question d'un “leader” capable de “mobiliser le peuple algérien à la Révolution”. À l'époque, il y avait deux personnalités, Mourad Didouche et Mohamed Boudiaf, a-t-il soutenu, en notant que ce dernier avait le gabarit du leader algérien. “Sur le plan stratégique, ceux qui ont préparé la Déclaration du 1er-Novembre ne l'ont pas fait dans la précipitation. Ils l'ont bien au contraire bien préparée”, a, par ailleurs affirmé le conférencier, estimant que ce document historique “a été et reste une plate-forme importante pour toute construction unitaire” et constitue aussi “un projet de l'Etat algérien”.