Le professeur et historien Zeghidi évoque les grandes lignes de la préparation de la déclaration du 1er Novembre. Bien qu'elle ait consacré «la rupture avec l'Etat Français (...) la Déclaration du 1er Novembre 1954, est un document de paix et non de guerre», a souligné, hier, le professeur et historien, le Dr Mohamed Lahcène Zeghidi, lors d'une conférence qu'il a donnée au Forum du quotidien national Echaâb. S'adressant à un parterre composé de vieux militants, de personnalités révolutionnaires et de membres de la presse, Zeghidi a rappelé, à l'occasion, l'adhésion à cette déclaration des libéraux français de renom vivant en Algérie, à l'instar du Pr Chaulet. Le conférencier s'est employé à faire une apologie minutieuse et succincte de la préparation de la «Déclaration du 1er Novembre 1954». Le texte original officiel de ce document de 658 mots avait été rédigé en langue française. Sa traduction en langue nationale, venue longtemps après, et dont la première version en arabe fut rédigée par feu Tewfik El Madani, avait mué certaines nuances linguistiques bénignes, a relevé Zeghidi lors du débat qui s'ensuivit, dans une réponse à une question d'un participant qui se questionnait sur le titre du document en question: «Un appel, une déclaration ou une proclamation?» Dans son exposé, l'ancien directeur du Musée du Moudjahid, a évoqué les diverses étapes politiques militantes, toutes glorieuses les unes plus que les autres à plus d'un titre, qui ont précédé cette date qui avait définitivement consacré la «rupture avec l'Etat français» qui prônait le maintien de l'Algérie sous son emprise coloniale. La déclaration appelait à la construction d'un «Etat démocratique dans le cadre des principes de l'Islam». Pour feu Mustapha Benboulaïd, il fallait absolument que «l'Etat futur soit islamique», a indiqué Zeghidi, mais les discussions sur l'établissement du contenu de la déclaration, qui avait réuni six militants autour de Mohamed Boudiaf, en avaient décidé autrement, a précisé l'orateur. Il ne fallait pas créer une dissension entre l'Occident et l'Orient et obtenir ainsi le soutien des pays occidentaux progressistes et libéraux, avait-il été décidé. Zeghidi a estimé que la déclaration historique du 1er Novembre «reste une référence pour les Algériens pour construire un Etat fort». Elle s'est formellement prononcée contre «le culte de la personnalité», pour «le partage du pouvoir» (collégialité) et pour «une alternance dans la direction du pays». On le voit aujourd'hui dans la multiplicité des partis politiques qui «font tous référence à la Déclaration du 1er Novembre», a-t-il dit. Le conférencier a, en outre, rappelé que les leaders historiques du «Groupe des 22» avaient soulevé «les questions relevant des différences dans le choix des priorités de la Révolution armée naissante». Le rôle important observé par Mohamed Boudiaf et Mourad Didouche dans la préparation du terrain, en vue d'une action armée contre l'occupant, a été mis en exergue par l'orateur. Tous deux avaient ainsi créé l'Organisation paramilitaire secrète (OS), a-t-il indiqué. Elle avait été démantelée par la suite et ses leaders mis en prison. Après cet échec, a continué le conférencier, une «préparation rapide de la révolution armée» était alors entamée.