Monetal, acteur majeur de la monétique en Algérie, a présenté, hier, toute sa gamme de produits et services commercialisés dans notre pays. Des banquiers avaient pronostiqué un développement aussi semblable qu'à celui qu'a connu la téléphonie mobile en Algérie. Excès d'optimisme ? Plus de six ans après son lancement, la monétique n'est encore qu'aux balbutiements en Algérie. La prédominance des transactions en cash en est la principale raison. Il est vrai qu'en matière d'opérations de retrait, une évolution appréciable a été enregistrée. Mais en matière de paiement, un long chemin reste à faire. Seulement 3 000 terminaux de paiement électronique (TPE) ont été installés. “C'est dérisoire”, a reconnu M. El-Hadj Alouane, directeur général de la Satim, lors d'une rencontre sur la monétique organisée, hier à l'hôtel El-Aurassi, par la société Monetal, relevant “l'évolution extrêmement lente” dans ce domaine. M. El-Hadj Alouane a ajouté que le secteur public pourrait être demain l'élément moteur du développement de la monétique, en citant, entre autres Sonelgaz, Algérie Télécom, les Sociétés des eaux… En d'autres termes, les clients de ces entreprises pourraient utiliser la carte pour payer leurs factures. Elles pourraient inciter les autres secteurs à utiliser la carte de paiement. La montée attendue des cartes bancaires devrait réduire progressivement la masse de billets de banque en circulation. Le marché algérien de la monétique est prometteur compte tenu des retards à rattraper. Du coup, il attire des investisseurs. Monetal, une société de droit algérien créée en 2005, adossée au groupe international Ingenico, spécialiste des terminaux de paiement électronique, détient environ 90% du parc de TPE en Algérie, avec 16 000 terminaux vendus aux différentes banques, à travers la Satim. L'entreprise prévoit de vendre 20 000 terminaux pour la fin de l'année 2012. L'objectif de Monetal est d'accompagner le développement de la monétique en Algérie. “Si la monétique était déployée, le problème de liquidité ne se poserait pas”, indique M. Ali Talbi, directeur général de Monetal. Faut-il convaincre les commerçants d'adopter le terminal de paiement électronique ? Monetal l'a fait. Elle a installé 25 TPE au niveau du centre commercial de Bab-Ezzouar, qui, pourtant, vient tout juste d'ouvrir. Comme quoi, c'est possible, pour peu que les pouvoirs publics donnent une impulsion. En tout état de cause, Monetal a décliné toute sa gamme de produits et services commercialisés en Algérie. “Nous offrons les mêmes services à la clientèle algérienne qu'à la clientèle européenne”, souligne M. Ali Talbi, précisant que les TPE vendus en Algérie sont de 30 à 40% moins chers que ceux commercialisés en France.