Après deux ans de présence en Algérie, Fransabank El Djazaïr relève son capital, un vrai gage de confiance et un signal fort qui en dit long sur les promesses que recèlent le marché et l'investissement en Algérie. Suite aux dernières directives du Conseil de la monnaie et du crédit, Fransabank El Djazaïr relève désormais son capital social à dix milliards de dinars. Cette décision a été communiquée, hier, au siège même de cette banque, à Alger, par M.Kassar Adnan, président du groupe Fransabank. Cette résolution s'est traduite par un apport en numéraire de tous les actionnaires: libanais, algériens et français. L'apport en devises, représentant la part des non-résidants, s'élèverait à quelque 130.000.000 de dollars. Le processus juridique et technique devant accompagner cette initiative sera mis en branle dès la semaine prochaine, a fait savoir M.Kassar. L'orateur a rappelé que le gouverneur de la Banque d'Algérie, M.Mohamed Laksaci, a été informé de cette décision qui intervient dans un contexte financier mondial des plus instables, mais où les secteurs financiers algérien et libanais ont été épargnés. Le premier responsable de Fransabank a, en outre, fait savoir qu'une telle mesure ne peut que conforter les choix opérés ces dernières années par les gouverneurs des Banques centrales algérienne et libanaise, et ne peuvent que conforter l'économie réelle, productrice de développement et d'emplois. «Nous sommes ainsi convaincus du bien-fondé du relèvement du capital minimum des banques opérant en Algérie, raison pour laquelle nous avons décidé d'y procéder dans les meilleurs délais», a-t-il confirmé, en effet. Fransabank El Djazaïr, filiale algérienne du groupe Fransabank, existe depuis octobre 2006. Au bout de deux ans de présence sur le sol algérien, elle aura confirmé sa vocation de partenaire privilégié des entreprises, particulièrement les PME/PMI. Au bout de deux années d'activité, cette filiale présente un bilan total de 12 milliards de dinars et un portefeuille crédit de 5 milliards de dinars dont la moitié sous forme de crédits d'investissement, particulièrement donc en direction de la petite et moyenne entreprise. Fransabank, dont la création remonte à 1921 et «qui a toujours joué un rôle-clé dans les pays où elle se trouve», entend, à travers sa filiale algérienne, participer plus activement au financement des grands projets, ceux relevant de l'industrie et du tourisme, deux secteurs stratégiques, générateurs de compétitivité et de diversification des ressources en devises pour le pays. Dans l'immédiat, est retenu le lancement, en partenariat avec des partenaires bancaires de la zone EuroMed, de différents produits à l'adresse des migrants, dans l'objectif de canaliser leur épargne vers leur pays d'origine, et notamment vers des projets productifs et créateurs de richesses. Incessamment, Fransabank El Djazaïr investira le créneau de la monétique, de concert avec la Satim (Société d'automatisation des transactions interbancaires et de monétique) pour l'étude d'une large gamme de produits monétiques dont certains ne sont pas encore disponibles sur le marché algérien. Ceux-ci devraient alors encourager les circuits formels de paiement. La commercialisation de produits d'épargne islamique est également à l'étude. Ce déploiement annoncé, renseigne sur la volonté de Fransabank de se muer en un acteur majeur dans le paysage bancaire algérien, à même de concurrencer les banques plus anciennement établies. Outre son siège à Sidi Yahia, sur les hauteurs d'Alger, Fransabank El Djazaïr compte étoffer son réseau. Ainsi, aux côtés de quatre nouvelles agences en cours d'ouverture, dont deux à Oran, une agence à Constantine et une autre à Bab Ezzouar, elle est sur le point de finaliser les négociations en vue de l'ouverture d'une agence à Didouche-Mourad, au centre de la capitale et une autre à Rouiba. Fondée à Beyrouth en 1921, Fransabank est l'une des plus anciennes banques libanaises, elle est présente dans différentes régions du monde à travers une dizaine de filiales. Presque centenaire, ce groupe qui a connu bien des turbulences, dont une guerre de plus de vingt ans au Liban, atteste de la bonne santé du marché algérien là où il a placé sa confiance.